LES DOULEURS contemporaines de la phase éruptive du zona et les douleurs séquellaires appelées douleurs post-zostériennes (DPZ) répondent à des mécanismes différents. Ces dernières peuvent persister pendant des mois, voire des années, mais elles ne sont pas le prolongement des douleurs aiguës. « Elles présentent les caractères d’une douleur neuropathique et constituent une pathologie spécifique qui est une complication plus ou moins tardive de la maladie, résume le Dr Gérard Cunin (hôpital Lariboisière-Paris). Elles évoluent pour leur propre compte en dehors de tout signe évocateur d’une activité virale. Elles surviennent préférentiellement chez les sujets de plus de 50 ans et siègent dans un territoire où existe un déficit sensitif. » Les paresthésies sont constantes et sont décrites en termes de brûlure, de gonflement, d’écrasement. Sur ce fond douloureux se greffent des événements hyperalgésiques paroxystiques, d’allure névralgique et d’apparition spontanée, ou provoqués par des stimuli non algiques à type de simples effleurements qualifiés de caresses allodyniques. Des troubles psychoaffectifs sont souvent retrouvés chez les patients souffrant de DPZ (angoisse, dépression, exaspération…) et ils influencent notablement l’importance de la symptomatologie algique et peuvent être des facteurs de comorbidités. Les patients essaient d’intégrer leur douleur dans leur quotidien et ils vivent un vrai handicap moteur et moral. il existe donc un véritable impact sociétal de la DPZ.
Une double action mécanique et antalgique.
Les DPZ répondent de manière inconstante et incomplète aux traitements actuels, en particulier aux antalgiques oraux. D’autres traitements ont fait la preuve de leur efficacité comme les antidépresseurs tricycliques et les antiépileptiques, mais ils sont souvent mal tolérés en raison d’effets secondaires délétères. Les laboratoires Grünenthal ont développé le premier traitement antalgique topique des DPZ, Versatis, sous forme d’une compresse adhésive imprégnée de lidocaïne 5 % (emplâtre). Au contact de la peau, la lidocaïne est lentement libérée dans l’épiderme, pénétrant suffisamment profondément pour agir au niveau des nerfs sensitifs et ainsi soulager les patients. Versatis a fait la preuve de son efficacité à la fois sur les symptômes douloureux spontanés et continus (à type de brûlures, étau, compression), spontanés et paroxystiques (à type de décharges électriques, coups de poignard), et provoqués (allodynie et hyperalgésie). « Le mécanisme d’action se décompose en un effet barrière de protection (effet compresse) contre les stimuli mécaniques et thermiques (courant d’air chaud/froid, frottement des vêtements…) et un effet pharmacologique antalgique lié à la lidocaïne qui agit en bloquant les canaux sodiques, et donc la transmission des influx nerveux sensitifs, et en modulant les récepteurs nociceptifs cutanés », détaille le Dr Gérard Mick, du centre hospitalier de Voiron (Isère). L’efficacité de Versatis apparaît dès la mise en place de la première compresse avec un début d’action dès trente minutes, et elle se prolonge durant 24 heures pour une application unique.
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