« BIENTÔT nous plongerons dans les froides ténèbres ; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ! (...) » Personne, mieux que Baudelaire, saurait dire la mélancolie qui s’empare des esprits à l’approche des jours d’hiver. Mais la question se pose : le poète - sans doute atteint de dépression saisonnière -, aurait-il chanté la saison froide avec autant de sensibilité s’il avait bénéficié des conseils d’un bon pharmacien ? Peut-être pas. Car ce dernier, moins poétique que pragmatique, lui aurait asséné au moins 10 bonnes raisons de se faire vacciner contre la grippe (si le vaccin avait existé !), et aurait commenté avec pédagogie les principales mesures préventives contre les épidémies hivernales… et, pourquoi pas, vanté les vertus de la luminothérapie ! Le potard au poète aurait aussi tôt fait de louer les mérites du spray nasal et autres huiles essentielles, et conseillé quelques crèmes pour les mains et autre stick à lèvres pour faire barrière au froid et protéger l’intégrité de son enveloppe charnelle… Ainsi doté, le ciel aurait-il semblé moins bas, moins lourd, au poète maudit ? Pas sûr. Quoi qu’il en soit, ramener l’essence du spleen baudelairien à l’inconfort physiologique des jours de frimas, voilà qui est bien prosaïque, me direz-vous. Allez, pour adoucir votre jugement à mon égard, je vous propose de découvrir en toute fin de ce dossier, les vertus thérapeutiques étonnantes d’un aliment justement plein de douceur : le miel. Tellement étonnantes que la pharmacienne Olivia Métral en a fait le sujet de sa thèse… et un livre dans la foulée. Pour finir de me faire pardonner, je ne résiste pas à l’envie de vous livrer ses derniers vers : « Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé, Et, comme le soleil dans son enfer polaire, Mon cœur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé. »