La maladie d’Alzheimer et les démences apparentées constituent la première cause de dépendance lourde chez les personnes âgées. Notre mission auprès des patients réside principalement dans la détection des signes qui peuvent alerter, dans l’accompagnement thérapeutique du patient et le soutien aux aidants.
Des changements incongrus dans les habitudes ou un incident étrange qui se répète, des oublis de rendez-vous importants ou d’événements familiaux, des modifications de l’humeur (syndrome dépressif) et du comportement, des oublis de mots simples, l’utilisation inappropriée d’autres mots, la difficulté à se repérer dans des lieux connus, des pertes du jugement et du raisonnement sont les principaux signes qui doivent nous amener à recommander, au patient ou à sa famille, une consultation « mémoire ». Le diagnostic précoce de la maladie est en effet primordial.
Les médicaments anti-Alzheimer sont à visée purement symptomatique et leur effet sur certains symptômes, cognitifs ou non, n’est que temporaire. Cependant, leur prescription (qui doit tenir compte de leurs effets indésirables) peut être l’occasion privilégiée de mettre en place une prise en charge thérapeutique à long terme, médicopsychosociale, et de favoriser un accompagnement personnalisé des patients.
Malheureusement, l’évolution de la maladie vers la perte de l’autonomie est inexorable. 80 % des patients seront touchés notamment par des troubles du comportement perturbateurs (cris, agitation, agressivité, déambulation...) aboutissant parfois à un excès de prescription de neuroleptiques, à l’origine d’effets indésirables fréquents ou très sévères (troubles de la marche avec risque de chutes, survenue d’accidents vasculaires cérébraux). Beaucoup d’épisodes agressifs peuvent être évités par la recherche et la prise en compte des facteurs stimulant ou apaisant l’agressivité. La formation des familles et des aidants à l’amélioration des modalités de communication avec le patient réduit les troubles réactionnels de ce dernier et permet de limiter ou d’arrêter les neuroleptiques.
Notre intervention à l’officine ne concerne pas seulement les patients mais aussi les aidants. La souffrance psychologique des aidants et des familles et leur isolement sont des facteurs non négligeables de risque de maltraitance du patient. Ne les oublions pas. Ils ont besoin de soutien psychologique et doivent être évalués médicalement une fois par an. Leur adhésion à des groupes de soutien (support téléphonique ou par Internet) est souvent bénéfique.
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Françoise Amouroux
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