Ces derniers mois ont été marqués par le retrait de l’AMM de certains médicaments indiqués dans le traitement de l’insomnie, dont le rapport bénéfice/risque était considéré comme défavorable. Les résultats d’enquêtes de pharmacovigilance ont en effet mis en évidence des situations de mésusage ou d’abus ainsi que le cumul d’effets indésirables graves liés à leur consommation. Quelques mois avant ces retraits, nos autorités de santé ont émis des recommandations pour le suivi des patients concernés. Il s’agit de limiter ou prévenir un effet rebond ou les effets d’un syndrome de sevrage à l’arrêt du traitement. Il nous revient d’accompagner ces patients sur quelques semaines à plusieurs mois, l’arrêt des prises devant être effectué de façon progressive. Nous devons aussi expliquer que la prise d’hypnotiques de manière chronique n’est pas recommandée dans l’insomnie. C’est la raison d’ailleurs pour laquelle la durée maximale de leur prescription est de 4 semaines non renouvelables.
Le recours à des hypnotiques doit s’appuyer sur des critères précis pour définir l’insomnie. Le patient doit ainsi présenter au moins un trouble du sommeil : endormissement différé, réveils spontanés, réveil précoce/réduction de la durée totale du sommeil ; ceci avec un retentissement sur le fonctionnement diurne, et ce au moins trois fois par semaine, depuis au moins un mois. Selon ces critères, seuls 20 % des individus manifestant des plaintes portant sur le sommeil seraient effectivement insomniaques !
À ces derniers, il nous faut répondre aux questions posées et aux demandes de conseil, dispenser un médicament sans prescription obligatoire, voire recommander une consultation médicale. Ce n’est pas toujours évident ! Mais il ne faut jamais sous-estimer une plainte. L’adulte passe environ un tiers de sa vie (250 000 heures) à dormir. De la qualité et de la quantité de ce sommeil dépend la qualité de l’éveil diurne et la capacité à faire face aux événements de la journée. Or on estime que 30 % des accidents de la circulation pourraient être liés à un accès de sommeil lié à une sédation diurne suite à une mauvaise nuit.
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Françoise Amouroux
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