Le 4 novembre dernier, des experts ont exprimé « la nécessité de réviser le plan variole français actuel sur la base des recommandations formulées par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) en 2012 ». Réunis neuf jours avant les attentats terroristes qui ont touché Paris, ils considèrent la variole comme une « arme biologique idéale ». Extrêmement contagieuse, son taux de létalité atteignait 30 % des personnes touchées. En 1958, 2 millions de personnes en mourraient dans le monde. Vingt ans plus tard, la variole était éradiquée de la surface de la terre. De fait, sa réapparition reposerait forcément sur un acte volontaire. Quelques individus contaminés suffiraient pour que le virus se répande comme une traînée de poudre.
Aujourd’hui, seulement deux laboratoires habilités par l’OMS sont censés avoir des échantillons du virus à des fins de recherche : le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (États-Unis) et le Centre national de recherche en virologie et biotechnologie (Russie). Mais du matériel viral aurait pu être été extrait de l’institut russe et les stocks biologiques syriens inquiètent. Leur existence a été confirmée par le ministre des affaires étrangères syrien en 2012, puis par le directeur du renseignement américain en 2013. Selon le quotidien « Le Monde », la variole serait « de loin le programme le plus dangereux que la Syrie possède probablement », le pays serait soupçonné de « conserver des souches de variole depuis sa dernière éruption naturelle en 1972 » et d’avoir « reçu des versions génétiquement modifiées de la Corée du Nord en 2006 ».
Des plans renforcés ont vu le jour après le 11 septembre 2001, y compris en France. L’Institut de veille sanitaire (InVS) a même publié un document sur l’« Utilisation du virus de la variole comme arme biologique. Estimation de l’impact épidémiologique et place de la vaccination ». Car, depuis l’éradication de la variole, tous les pays ont abandonné la vaccination (exception faite des militaires américains et de leur famille). En France, le plan Variole mis en place en 2006 est toujours opérationnel, et compte notamment sur une équipe nationale chargée de secourir d’éventuelles victimes d’une attaque biologique à base de variole. Le principal changement réclamé par le HCSP est la constitution d’un stock de 250 000 doses de vaccins de 3e génération à destination des intervenants de première ligne, pour remplacer le stock de vaccins traditionnels.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques