La BPCO est une maladie inflammatoire bronchique différente de l’asthme. Cette affection conduit à un rétrécissement progressif du diamètre des bronches, aggravé par une hypersécrétion et une accumulation de mucus. Aux phénomènes précédents s’ajoute une destruction progressive du tissu pulmonaire se traduisant par une diminution de la surface disponible pour les échanges gazeux.
Le tabagisme est de loin le principal facteur de risque de BPCO dans les pays industrialisés.
Parmi les autres facteurs de risque exogènes figurent les polluants professionnels, la pollution domestique et urbaine ainsi que les infections respiratoires.
On a aussi identifié des facteurs de risque endogènes : déficit en alpha 1-antitrypsine, hyperréactivité bronchique, prématurité, prédispositions familiales, sexe féminin, reflux gastro-œsophagien. Au cours de la BPCO, la fonction respiratoire décroît avec le temps (plus rapidement chez le fumeur), pouvant aboutir à un tableau d’insuffisance respiratoire chronique et in fine au décès.
La prise en charge de la BPCO vise 5 principaux objectifs :
- Prévenir et contrôler les symptômes ;
- Réduire la fréquence et la sévérité des exacerbations (définies par une modification des symptômes habituels au-delà des variations quotidiennes ou justifiant une modification thérapeutique) ;
- Améliorer la qualité de vie ;
- Augmenter la tolérance à l’exercice ;
- Réduire la mortalité.
La prise en charge doit être globale, les choix thérapeutiques étant conditionnés par le niveau de sévérité (fonction de la valeur attendue du VEMS), la prise en charge des exacerbations et la surveillance, qui permet d’apprécier l’évolutivité de la maladie, et donc le pronostic.
L’objectif thérapeutique principal est de stopper l’aggravation progressive de la maladie et d’assurer la meilleure qualité de vie possible à ces malades devenus à des degrés divers des « handicapés respiratoires » (amélioration de la tolérance à l’exercice, réduction des exacerbations). L’arrêt du tabagisme (actif ou passif) est impératif.
Les anticholinergiques inhalés sont particulièrement actifs (davantage que dans l’asthme).
L’efficacité de l’association anticholinergique – bêta 2-agoniste est bien établie.
La corticothérapie inhalée n’offre de bénéfice qu’aux patients présentant un VEMS inférieur à 50 % de la valeur théorique associé à des poussées infectieuses fréquentes. La corticothérapie par voie générale n’est utilisée, en cure courte, qu’en cas de nécessité.
L’oxygénothérapie de longue durée (indispensable à un stade très évolué : hypoxémie diurne) a des indications strictement codifiées, fonction de la PaO2 et concerne les patients au stade d’insuffisance respiratoire chronique grave. Sa durée ne doit pas être inférieure à 15 heures par jour. Celle-ci peut être complétée par une oxygénothérapie de déambulation.
Il faut y ajouter une vaccination antigrippale tous les ans et une vaccination antipneumococcique tous les 5 ans. Enfin, la réhabilitation respiratoire, en améliorant la qualité de vie, représente un traitement important dans la BPCO. Elle est indiquée chez les patients stabilisés, ainsi qu’au décours d’une exacerbation, en particulier si celle-ci a conduit à une hospitalisation. Les composants de la réhabilitation respiratoire sont dispensés par divers intervenants de santé et sont prescrits par le pneumologue, en fonction des besoins et des souhaits du patient, de la sévérité de la maladie et de l’environnement familial, social et médical.
Ces composants sont représentés par le réentraînement à l’exercice, l’éducation thérapeutique, la kinésithérapie respiratoire, le sevrage tabagique et la prise en charge nutritionnelle et psychosociale.
Il est important d’encourager le patient dans un processus de réhabilitation à long terme, autrement dit à vie, en poursuivant une activité physique régulière, choisie par le patient, au moins 3 fois par semaine durant 30 à 45 minutes, à une intensité suffisante (seuil de dyspnée), au mieux de façon autonome, dans des associations de patients et/ou de loisirs, avec des exercices de renforcement musculaire, d’équilibre et de souplesse.
À savoir : un carnet de suivi de la BPCO est téléchargeable sur le site de la Société de Pneumologie de Langue Française : www.splf.org.
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