Arc réflexe dans la plupart des situations, la toux est un motif extrêmement fréquent de consultation et de demande de conseils. Mais elle est loin de relever toujours de l’emploi d’un antitussif ou d’un mucolytique. Surtout, si elle se prolonge, elle peut représenter un signe d’appel de nombreuses pathologies exigeant un traitement étiologique.
D’une manière générale, l’utilisation d’un antitussif implique d’avoir identifié au préalable et sans ambiguïté l’origine de la toux et d’instituer un éventuel traitement spécifique si cela est possible.
La toux est habituellement très présente au cours des bronchites aiguës, pneumonies, et infections ORL comme les angines, rhinopharyngites, sinusites et laryngites, ces dernières étant d’ailleurs caractérisées par la survenue brutale d’une toux violente, rauque et qualifiée « d’asphyxiante ».
Une toux sifflante évoque un bronchospasme. Une toux accompagnée d’une rhinite et d’une conjonctivite fait penser à une origine allergique, pouvant d’ailleurs être en rapport avec un asthme.
La coqueluche est caractérisée par des épisodes (quintes) de toux sèche, épuisante, et pouvant se prolonger plusieurs semaines.
Les cancers bronchopulmonaires, mais aussi les tumeurs ORL du pharynx, sont souvent associés à une toux persistante. Il en est de même de la tuberculose pulmonaire et, plus rarement, de l’insuffisance cardiaque.
Un grand pourvoyeur de toux chronique est représenté par le reflux gastro-oesophagien ; celle-ci est alors typiquement nocturne, pouvant parfois évoquer un asthme. Citons aussi la toux des embolies pulmonaires, qui correspond à l’occlusion de l’artère pulmonaire par un caillot provenant d’une veine thrombosée, le plus souvent initialement au niveau des membres inférieurs. Elle s’accompagne d’un essoufflement, d’une tachycardie, de douleurs dans la poitrine et de crachats sanguins.
Celles des bronchectasies, se traduisant par une dilatation des bronches et de la BPCO, surtout matinales dans ce dernier cas.
Et enfin les toux iatrogènes (inhibiteurs de l’enzyme de conversion), le syndrome du larynx irritable et la dysfonction des cordes vocales. Quant aux toux « psychogènes », disparaissant la nuit et volontiers aggravées par le stress, elles sont un diagnostic d’élimination. En conclusion, soulignons qu’une résistance de la toux à un antitussif administré à une posologie usuelle doit conduire à réexaminer la situation clinique et que toute toux chronique est anormale par principe.
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Françoise Amouroux
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