Le patient type

Publié le 05/03/2009
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L’emploi des dispositifs transdermiques à base de fentanyl s’est considérablement développé dans la prise en charge des douleurs sévères chroniques, ne se limitant d’ailleurs pas aux douleurs d’origine cancéreuse.

Le faible poids moléculaire du fentanyl, sa lipophilie élevée et sa très forte activité analgésique ont permis la mise au point de dispositifs transdermiques (Durogésic et génériques).

Le fentanyl est détectable dans le plasma dès la 2e heure qui suit la pose d’un patch. À l’équilibre, environ 50 % de la dose délivrée est absorbée en 24 heures, plus de 80 % en 48 heures et près de 95 % au 3e jour.

Les concentrations sanguines augmentent progressivement durant les 12 premières heures et atteignent un plateau entre 24 et 72 heures chez la plupart des patients.

La posologie est strictement individuelle, dépendant des traitements opioïdes antérieurs (en se référant à une table d’équivalence entre la morphine orale et le fentanyl transdermique ; par exemple, 30 à 60 mg de morphine = 12 microgrammes de fentanyl/heure), l’état général du patient et de l’importance du syndrome douloureux. Chez les patients n’ayant pas encore reçu d’opioïdes, il est conseillé de commencer par le plus faible dosage, soit 12 microgrammes/heure.

La prudence doit être de mise chez les patients très âgés, très fragiles, insuffisants rénaux ou hépatiques.

L’évaluation de l’effet antalgique maximal doit être réalisée 24 heures après la pose. En associant plusieurs patchs, il est possible d’obtenir une libération de fentanyl supérieure à 100 microgrammes/heure.

Bien que chaque patch soit prévu pour une durée d’efficacité de 3 jours, il est possible de le changer après seulement 48 heures pour les patients chez lesquels l’effet analgésique baisse fortement entre la 48e et la 72e heure.

L’effet analgésique persiste un certain temps après le retrait du dispositif (une réduction de 50 % du taux plasmatique de fentanyl demande au moins 17 heures) ce qui doit être pris en compte lors d’un changement de traitement. Il est conseillé d’arrêter progressivement afin d’éviter les symptômes de sevrage représentés par des nausées, vomissements, de la diarrhée, de l’anxiété et des tremblements musculaires.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2644