La BPCO, une maladie fréquente aux multiples facettes, est définie par l’existence d’une limitation chronique des débits aériens (alors que dans l’asthme cette limitation est paroxystique, présente seulement lors de crises), non réversible ou non complètement réversible. La baisse du débit expiratoire est liée à une obstruction des voies aériennes causées par l’association à divers degrés de lésions bronchiolaires et alvéolaires, une réponse inflammatoire pulmonaire anormale à des toxiques inhalés (le tabagisme - même réduit - est au tout premier rang, avec une susceptibilité génétique, mais il n’est pas le seul) et le développement de comorbidités qui contribuent à la sévérité de la maladie.
Le nombre de cas de BPCO en France est estimé à 3 à 4 millions, mais seulement le tiers des personnes atteintes serait identifié. 600 000 personnes présenteraient une BPCO symptomatique avec essoufflement et la BPCO est à l’origine chaque année, de plus de 40 000 nouveaux cas d’insuffisances respiratoires chroniques. Plus de 100 000 patients souffrant de BPCO sont sous oxygénothérapie de longue durée.
La BPCO touche actuellement surtout les hommes - les femmes étant néanmoins de plus en plus nombreuses - surtout en-dessous de 65 ans. Le tabagisme actif joue, en effet, un rôle essentiel dans son apparition (principal facteur de risque dans 70 % des cas).
Insidieuse et silencieuse (toux grasse accentuée au lever et au coucher, dyspnée/essoufflement), la BPCO s’installe progressivement et sans traitement, évolue progressivement avec le temps vers une insuffisance respiratoire chronique de plus en plus sévère. La maladie conduit à une réduction de la capacité à l’effort, à une baisse de la qualité de vie et à une diminution de l’espérance de vie.
Son diagnostic requiert obligatoirement le recours à une exploration fonctionnelle respiratoire dont la base est la spirométrie, qui permet de classifier la maladie en quatre stades (de léger à très sévère ; actuellement, 80 % des patients sont diagnostiqués aux stades 1 et 2), en fonction de la valeur du VEMS (volume expiré maximal par seconde).
Il faut avoir aussi présent à l’esprit que la BPCO est une maladie générale à point de départ respiratoire. Les principales comorbidités (rôle important de l’inflammation systémique) sont représentées par les pathologies cardiovasculaires (hypertension artérielle, maladies coronariennes, insuffisance cardiaque…), l’hypertension artérielle pulmonaire, l’anémie, une dénutrition, le déconditionnement physique, une augmentation de la fréquence de l’ostéoporose et de certains cancers.
La prise en charge de la BPCO (qui doit être globale) comprend l’arrêt impératif du tabagisme (quel que soit le stade de la maladie, c’est à ce jour la seule mesure susceptible d’interrompre la progression de l’obstruction bronchique et de retarder l’insuffisance respiratoire), la réadaptation à l’effort, la kinésithérapie respiratoire et l’administration de plusieurs classes de médicaments.
En dehors des exacerbations (importance d’une antibiothérapie adaptée), les médicaments visent à diminuer les symptômes et à réduire la fréquence et la gravité des complications.
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