Les hommes qui ont pris au moins 30 comprimés par mois de paracétamol et ce pendant au moins cinq ans ont un risque de cancer de la prostate diminué de 38 %. Résultat d’une étude menée aux États-Unis par Eric J. Jacobs (Atlanta) et coll. Le travail devait rechercher une association entre les deux événements à partir de données sur 78 485 hommes enrôlés dans la Cancer Prevention Study II Nutrition Cohort. Les participants avaient répondu à un questionnaire en 1992, complété régulièrement jusqu’en 1997, puis tous les deux ans.
Le suivi a ainsi été réalisé de 1992 à 2007. Au cours de cette période, 8 092 cancers de la prostate ont été identifiés. Un ajustement des calculs a été réalisé en fonction de l’âge, de l’ethnie, du niveau scolaire, de l’IMC, d’un diabète, de l’usage d’AINS et des dosages successifs de PSA. C’est ainsi que les chercheurs ont établi un risque relatif global de cancer prostatique à 0,62 chez les utilisateurs de paracétamol (au moins 30 cp/mois, pendant au moins cinq ans). De plus, l’antalgique réduit aussi le risque relatif de survenue d’un cancer agressif à 0,49. Aucun lien n’est retrouvé entre une consommation inférieure et le cancer de la prostate.
Les auteurs sont conscients que leur travail justifie d’être vérifié au cours d’autres études. Ils ne conseillent donc pas une consommation régulière de paracétamol en prévention. Ils rappellent même qu’un surdosage peut conduire à une insuffisance hépatique aiguë. Ils écrivent que leur travail devrait plutôt servir à mieux comprendre les processus biologiques de développement de cette tumeur, voire comment les ralentir.
Des travaux antérieurs avaient montré que l’aspirine et les autres AINS ne réduisent que modestement ce risque. Le paracétamol, même s’il ne fait pas partie des AINS, possède une activité anti-inflammatoire.
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