Le microbiote responsable de résistance aux incrétines

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Publié le 27/06/2017
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Crédit photo : Phanie

Une étude montre que les bactéries intestinales jouent un rôle clé dans la résistance de certains patients aux incrétines indiquées dans le traitement du diabète de type 2. L'administration de lactobacilles permettrait d'y remédier.

Tous les patients atteints de diabète de type 2 ne répondent pas au traitement par incrétines (GLP-1), médicaments visant à stimuler la sécrétion d'insuline. À Toulouse, l’équipe INSERM du Pr Rémy Burcelin a montré chez la souris que cette résistance au traitement serait due à un microbiote intestinal délétère.

Dans le détail, les chercheurs ont rendu des souris diabétiques, dont certaines étaient sensibles aux incrétines et d’autres pas. Ils ont constaté que les souris sensibles aux incrétines possédaient un microbiote riche en lactobacilles. Les chercheurs ont ensuite voulu savoir comment les souris résistantes modifiaient l’efficacité thérapeutique des incrétines. On sait déjà que les incrétines stimulent des neurones intestinaux, qui produisent un neuromédiateur (le NO), ce qui remonte l’information jusqu’au cerveau via le nerf cave. Le cerveau réagit à cette stimulation en produisant de l’insuline.

Or l’équipe a constaté que les animaux résistants aux incrétines ne secrétaient pas de NO. Pour les chercheurs, c'est leur microbiote délétère qui bloquerait cette production et donc la transmission du signal vers le cerveau, laissant le diabète s’installer. Restait à montrer que le microbiote des souris résistantes était bien responsable de l’inefficacité thérapeutique des incrétines. « Nous avons récupéré, puis transféré le microbiote des souris non répondeuses à des souris répondeuses. En quatre semaines, une résistance aux incrétines a été induite chez ces souris. »

Enfin, ces travaux montrent que la résistance aux incrétines peut être améliorée par l’administration de lactobacilles. Un résultat majeur pour une application clinique. Un nouveau projet en perspective pour les chercheurs qui ont déjà déposé un brevet sur l’intérêt de certains lactobacilles dans le traitement par incrétines des patients diabétiques non contrôlés.


Source : lequotidiendupharmacien.fr