Comme le rappelle le Pr B. Crestani, si la FPI est rare (5 cas pour 100 000 habitants), elle l’est moins chez le sujet âgé de plus de 65 ans (0,9 cas/1 000 chez l’homme de plus de 75 ans). Si la cause de la maladie reste inconnue, plusieurs facteurs de risque ont été décrits, à commencer par le tabagisme, la pollution et des antécédents familiaux.
Les délais diagnostiques sont importants (plus d’un an en moyenne), fait d’autant plus préoccupant que l’on dispose aujourd’hui de moyens pour freiner le déclin de la fonction respiratoire. Pour réduire ces délais, le Pr V. Cottin veut faire passer un message : un essoufflement n’est jamais anodin et justifie la consultation d’un cardiologue mais aussi d’un pneumologue, surtout si l’auscultation découvre des râles crépitants, un diagnostic qui doit orienter vers les centres de compétences couvrant le territoire et qui permettent une prise en charge spécifique et globale.
Prise en charge globale
En effet, la prise en charge globale doit reposer sur un bilan complet et être global : réhabilitation respiratoire, oxygénothérapie, éventuellement morphiniques (dyspnée) corticoïdes à faibles doses (toux), arrêt de tabac, prévention anti-grippale et anti-pneumococcique, recherche des comorbidités (cancer bronchique, coronarophathies, syndrome d’apnées du sommeil)…
Et mise en route d’un traitement médical spécifique. Etant entendu que la seule chance de guérison, offerte par la transplantation pulmonaire est une option réduite à un petit nombre de patients.
À côté de la pirfenidone, le nintedanib (Ofev) est l’un de ces traitements spécifiques. Cette petite molécule est un inhibiteur de tyrosine kinase ciblant des facteurs de croissance (FGFR, VEGFR, PDGFR) impliqués dans le processus fibrotique.
L’apport d’Ofev
Après l’étude de phase Tomorrow, les études pivots Inpulsis 1 et 2, menées chez 1 066 patients (24 pays, dont la France) pendant un an ont montré une réduction de 50 % de déclin de la fonction pulmonaire (diminution de la Capacité vitale forcée, CVF, en ml/an) – 220 ml/an sous placebo et – 114ml sous Ofev. Fait notable, ce bénéfice s’observe dans tous les sous-groupes et, en particulier, dans les FPI précoces (CVF› 90 % de la valeur prédite), ce qui souligne l’importance du diagnostic précoce.
Ofev réduit également de 68 % le risque d’exacerbation (p = 0,0010), ce qui est important quand on sait que la moitié des patients hospitalisés pour exacerbation meurent dans les mois qui suivent.
Dans les deux études les effets indésirables les plus fréquents étaient de nature gastro-intestinale, d’intensité légère à modérée ; principalement des diarrhées (68-69 % vs 18-19 %). Moins de 5 % des malades ont dû interrompre le traitement en raison des effets indésirables.
Recul de 3 ans
Plus de 90 % des patients des études INPULSIS ont poursuivi le traitement dans le cadre d’une étude d’extension en ouvert (Inpulsis-on), ce qui permet de montrer qu’avec un recul de 3 ans l’effet du traitement se maintient, sans phénomène d’échappement. Le profil de tolérance restant le même.
Même si l’on ne peut conclure sur ce point, il est probable que le traitement influe sur la survie (– 30 % à 12 mois vs placebo). Cela plaide pour un diagnostic précoce, conclut le Pr V. Cottin d’autant que de nouvelles molécules et combinaisons thérapeutiques (notamment avec le nintedanib) font l’objet de recherches très actives.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques