LE SYSTÈME NERVEUX central (SNC) est capable de répondre à la démyélinisation par un mécanisme de remyélinisation endogène (classiquement attribuée aux cellules précurseurs d’oligodendrocytes) qui permet de restaurer la conduction nerveuse dans les fibres atteintes. Cette remyélinisation évite en outre la perte des fibres démyélinisées ; cela a été montré dans la sclérose en plaques comme dans un modèle expérimental de démyélinisation du corps calleux (Irvine et coll., 2008). On n’a, cependant, jamais réussi à prouver que la remyélinisation, à elle seule, a le pouvoir d’induire une récupération fonctionnelle complète. D’autres facteurs, agissant sur l’inflammation ou la gliose, pourraient théoriquement également intervenir dans ce processus de restauration.
Les Américains ont élaboré le modèle expérimental suivant : des chattes alimentées par un régime irradié développent, au bout de 3 à 4 mois, des lésions neurologiques sévères se traduisant par une ataxie, une parésie, une paralysie ainsi qu’une perte de la vision. Au bout de deux à quatre mois, les animaux, à nouveau alimentés normalement (régime non irradié), récupéraient la capacité de la marche et retrouvaient des fonctions neurologiques et oculaires normales.
Axones intacts.
Un examen histologique de tissus prélevés chez dix animaux au cours des troubles induits par le régime mettait en évidence une vacuolisation de la substance blanche dans l’ensemble de la moelle épinière, et plus particulièrement au niveau des colonnes ventrales et latérales. Il est intéressant de noter que, en dépit d’une intense vacuolisation, les axones demeuraient intacts. Il existait des zones de remyélinisation particulièrement marquées au niveau des colonnes dorsales. Chez les animaux ayant eu des troubles de la vision, la démyélinisation du nerf optique était prononcée et plus sévère que dans la moelle épinière. Il n’existait aucune atteinte de la myéline dans le système nerveux périphérique.
Deux des animaux ont été examinés plus de six mois après le retour à un régime normal, alors qu’ils avaient totalement récupéré sur le plan clinique. La vacuolisation et les lésions de démyélinisation avaient presque entièrement disparu, tant dans la colonne vertébrale qu’au niveau du nerf optique. Plus important, la densité des axones myélinisés apparaissait normale, y compris dans le nerf optique. Le compte des axones remyélinisés était, chez un des animaux, autour de 50 % au niveau des colonnes ventrales et latérales (46 à 58 %). La quantification photographique des fibres nerveuses a montré, par ailleurs, que la majeure partie des axones du nerf optique était pourvue d’une fine gaine de myéline.
Gaine de myéline.
Ces travaux apportent donc la preuve manifeste que la remyélinisation endogène étendue du SNC, dans ce modèle expérimental de graves lésions de démyélinisation, est associée à une récupération clinique complète. Les Américains ont également confirmé que la restauration d’une gaine de myéline, même peu épaisse, suffit à obtenir la récupération clinique. Un autre aspect de ces travaux soulève une question. Les auteurs ont noté un degré très faible d’apoptose (mesuré par protocole marquant de TUNEL). On peut donc se demander si la remyélinisation endogène doit être attribuée exclusivement à la prolifération et à la différenciation des cellules précurseurs d’oligodendrocytes, comme on le pense généralement, ou si des oligo??dendrocytes adultes pourraient également y contribuer.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques