L'anticancéreux Opdivo montre une efficacité sur le VIH

Par

Publié le 01/12/2017

VIH
Crédit photo : Phanie

Parmi les anticancéreux de dernière génération, Opdivo (nivolumab) a montré une efficacité sur le VIH chez un patient traité pour un cancer du poumon. Une première qui appelle à la prudence, cette stratégie ayant déjà échoué par le passé.

Aujourd'hui âgé de 51 ans, un homme infecté par le VIH depuis 1995 et sous traitement antirétroviral, s'est vu diagnostiquer un cancer du poumon en 2005. Il a « échappé à un premier traitement de chimiothérapie » et s'est vu proposé, « en seconde intention, une immunothérapie », explique le Pr Jean-Philippe Spano, chef du service d'oncologie médicale à la Pitié-Salpêtrière, à Paris. En l'occurrence, il s'agit d'Opdivo (nivolumab), disponible en autorisation temporaire d'utilisation (ATU) depuis janvier 2015 avant d'obtenir son AMM la même année et surtout son prix, pour sa prise en charge, en janvier 2017.

Les données scientifiques étant encore peu nombreuses concernant les malades de cancer infectés par le VIH, le patient a accepté un suivi renforcé de ses deux pathologies. Maintenu sous traitement antirétroviral, il est traité depuis un an par Opdivo, qu'il tolère bien : « la maladie tumorale est sous contrôle, sans effet secondaire sérieux qui obligerait à cesser ce traitement. » Et, surprise, les médecins notent une diminution notable du nombre de copies du VIH dans l'organisme du patient.

Cette stratégie, qui consiste à réveiller le VIH dans les cellules réservoirs pour permettre au système immunitaire de le repérer et de l'éliminer, est celle suivie par les nouveaux anticorps monoclonaux anti-PD1, une classe de médicaments composée actuellement des seuls Opdivo (nivolumab) et Keytruda (pembrolizumab). Mais les auteurs de l'étude appellent à la prudence face à ces bons résultats obtenus chez un seul patient, notamment parce que les dernières présentations scientifiques sur cette stratégie thérapeutique ont dévoilé des échecs. Les résultats de cette observation ont été publiés dans une lettre de la revue « Annals of Oncology » ce vendredi 1er décembre.

sur