Entre 5 et 40 % des patients recevant des antibiotiques souffrent d'une diarrhée, sans autre cause apparente. Sa sévérité dépend des facteurs de l'hôte et du type d'antibiotiques, les aminopénicillines, les céphalosporines et la clindamycine étant plus susceptibles que d'autres de la déclencher.
Elle peut apparaître quelques heures après la prise d'antibiotiques et jusqu'à deux mois après l'arrêt. Son mécanisme d'action est très spécifique, elle exerce un rôle moteur prokinétique sur le transit, elle altère la fonction métabolique des sucres non digestibles qui restent dans l'intestin et déclenchent une sécrétion osmotique, elle diminue également la production des acides gras à chaînes courtes. Son impact direct sur le microbiote se traduit par une baisse significative de la biodiversité et l'émergence de bactéries pathogènes (pathobiants) dominées par le clostridium difficile, mais aussi les espèces salmonella et candida.
Certaines bactéries peuvent dans ce cas sécréter des toxines ayant un effet intestinal direct en générant une diarrhée secondaire. Clostridium difficile est un agent particulièrement redoutable, il se développe dans une flore intestinale affaiblie par l'antibiothérapie et sécrète deux toxines A et B. La première, une entérotoxine, provoque l'altération de la perméabilité de l'épithélium intestinal, la seconde, une cytotoxine, s'attaque directement aux cellules de l'épithélium. L'effet combiné des deux est la diminution du temps de transit et de l'absorption intestinale, il en résulte une diarrhée pouvant aller jusqu'à une colite pseudomembraneuse fulminante.
Des souches recommandées par les sociétés savantes
Les probiotiques protègent les patients des DDA grâce à différents mécanismes, en particulier leurs activités antipathogènes et antitoxines, mais aussi leur action sur les mécanismes immunitaires, le renforcement de la barrière intestinale, leur capacité à augmenter la production d'acides gras à chaînes courtes ou à réduire le pH intraluminal du côlon.
De nombreuses souches de probiotiques ont été testées, mais les sociétés savantes WGO (world gastroenterology organization) et ESPGHAN (europen society for pediatric gastroenterology hepatology and nutrition) recommandent d'utiliser les deux souches Saccharomyces boulardii (Sb) et lactobacillus rhamnosus GG (LrGG) en prévention de la DDA chez l'adulte et chez l'enfant. Administrées ensemble les deux souches Sb et LrGG entraînent une plus forte réduction (-64 %) de la concentration de toxines ETEC (enterotoxigenic E. coli) comparativement à la prise de chaque souche seule : -37 % pour Sb et -6 % pour LrGG. De même on observe une réduction supérieure de la croissance de toxines ETEC avec la combinaison des deux souches (-41 %) versus -27 % pour Sb et -38 % pour LrGG prises individuellement.
Ipsen innove avec son nouveau complément alimentaire en associant ces deux souches soigneusement sélectionnées pour leur synergie d'action mais aussi pour leur viabilité en présence d'antibiotiques. La technologie Bio-Support leur procure une meilleure résistance à l'acidité gastrique et à la digestion. Smebiocta Protect a été formulé à hautes doses selon les recommandations des sociétés savantes, il est proposé sous une forme réservée aux adultes et une forme adaptée aux enfants de plus de trois ans. Les deux formules contiennent également 30 mg de vitamine C. Les deux présentations sous forme de stick de poudre prêt à l'emploi seront disponibles en septembre 2019.
D'après une conférence du Laboratoire Ipsen.
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