Les données publiées mardi par l’InVS et l’INCa fournissent les chiffres de la survie à 5 ans des cancers diagnostiqués entre 2005 et 2010. Ces données issues du réseau Francim ont été traitées par le service de biostatistique des Hospices civils de Lyon (HCL) et donnent des estimations pour 53 types de cancers différents.
C’est aussi la première fois que l’on fournit les données sur la survie à 15 ans. Le rapport donne également pour la première fois les « survies nettes » c’est-à-dire qui ne prenment en compte que les décès liés au cancer.
Des tumeurs solides bientôt curables
En ce qui concerne les tumeurs solides, les cancers de la thyroïde (92 % de survie à 5 ans) de la prostate (94 %) et du testicule (96 %) sont désormais des cancers de très bon pronostic. Le cancer du testicule, dont la survie à 15 ans atteint 94 % est même considéré comme curable. Il pourrait bientôt être rejoint par le cancer de la thyroïde dont la survie nette à 15 ans varie entre 98 % et 68 % en fonction de l’âge.
Le cancer du sein est aussi désormais un cancer de très bon pronostic, avec 88 % de survie à 5 ans et 66 à 65 % de survie à 15 ans. Les auteurs voient là un effet de la généralisation à l’ensemble du territoire, en 2004, du dépistage organisé. Les tumeurs solides de plus mauvais pronostic restent le mésothéliome pleural (4 % de survie à 5 ans) le cancer de l’œsophage (14 %) et le cancer du foie (15 %).
Les hémopathies malignes
Pour les hémopathies malignes, la survie nette standardisée à 5 ans varie de 22 % pour les leucémies aiguës myéloïdes à 87 % pour le lymphome de la zone marginale. Sept des 16 hémopathies malignes étudiées ont un pronostic favorable avec une survie nette standardisée 5 ans au moins égale à 75 %. Elles représentent 45,5 % des hémopathies malignes diagnostiquées : lymphome de la zone marginale, lymphome lymphocytique, lymphome folliculaire, lymphome de Hodgkin, lymphome lymphoplasmocytaire de Waldenström, leucémie myéloïde chronique et autres syndromes myéloprolifératifs chroniques.
À l’inverse, deux hémopathies malignes ont un pronostic défavorable : les leucémies aiguës myéloïdes et les syndromes myéloprolifératifs.
L’âge, un facteur de mauvais pronostic
Selon Muriel Malbezin, directrice de la Recherche Clinique et de l’Innovation aux hospices civils de Lyon, les sujets âgés sont ceux qui ont le moins profité de l’amélioration de la survie «compte tenu de leurs ombreuses comorbidités et du fait que les nouveaux traitements ne sont pas optimisés pour eux ». La différence de survie à cinq ans entre patients de plus de 75 ans et de moins de 55 ans est particulièrement forte en ce qui concerne les hémopathies malignes agressives.
Cancer du col de l’utérus
La survie du cancer du col de l’utérus (forme invasive) a diminué, un résultat paradoxal du dépistage par frottis qui existe en France depuis 25 ans, qui permet de repérer des lésions précancéreuses.
Les cancers diagnostiqués au stade invasif sont donc désormais moins nombreux, mais ils comportent une proportion plus importante de cancers de mauvais pronostic. « On peut espérer que la survie des femmes suite à un cancer du col de l’utérus sera remontée dans notre prochain rapport », affirme la présidente de l’INCa, le Pr Agnès Buzyn.
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