Une étude d’un psychologue américain

La sieste, pour booster votre mémoire

Publié le 25/02/2010

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Un petit somme pour ne rien oublier sieste sommeil vacances lumiere
Crédit photo : PHANIE

QU’ONT en commun Napoléon Bonaparte, Benjamin Franklin, Thomas Edison, Victor Hugo, Winston Churchill, Albert Einstein, André Gide ou encore Jacques Chirac ? Tous sont, ou ont été, de célèbres adeptes de la sieste. Est-ce à cause de cette saine habitude que ces personnages ont eu des destins hors du commun ? Peut-être. Ce qui est sûr, c’est que le repos diurne est depuis fort longtemps réputé « réparateur ». Pour en savoir plus sur les mécanismes intimes de cette « réparation mentale », des chercheurs américains menés par Matthew Walker, professeur de psychologie à l’Université de Berkeley, ont imaginé l’essai suivant : 39 jeunes adultes ont été divisés en deux groupes, dont l’un devait faire une sieste et l’autre pas. À midi - bien avant l’heure de la sieste -, tous les participants se sont prêtés à des tests mentaux visant à activer leur hippocampe, une région du cerveau connue pour être le siège de la mémorisation temporaire. Les performances mesurées ne différaient alors pas d’un groupe à l’autre. À 14 h 00, les uns sont allés au dodo pour 90 minutes, les autres sont restés éveillés. Puis, à 18 h 00, les deux groupes se sont soumis une nouvelle fois à des exercices de mémorisation. C’est là que les « siesteurs » ont révélé leur supériorité. Contrairement aux participants éveillés, qui ont vu leurs performances décliner par rapport à celles observées à midi, ceux qui ont fait la sieste ont fait mieux, et ont même amélioré leurs propres aptitudes mesurées plus tôt dans la journée. Il n’en fallait pas plus à Matthew Walker pour confirmer l’hypothèse qu’il défend, avec quelques autres chercheurs, depuis plus de trois ans : le sommeil est nécessaire pour vider la mémoire à court terme du cerveau et faire de la place aux nouvelles informations. Le transfert des données entre l’hippocampe, structure de mémorisation temporaire, et le cortex préfrontal, qui dispose d’une plus grande capacité mnémonique, se ferait ainsi durant une phase spécifique du sommeil. La prochaine fois que vous succomberez à une envie de sieste, ne culpabilisez plus, vous dormez pour votre mémoire…

› DIDIER DOUKHAN