PREMIÈRE CAUSE de décès, les cancers tendent à devenir de plus en plus souvent une maladie chronique. Une évolution qui pose la question de la place des professionnels de santé du premier recours, et en particulier des pharmaciens, qui, surtout depuis la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), interviennent aux côtés des infirmières et des médecins généralistes dans la prise en charge des patients. D’autant que l’incidence des cancers a augmenté d’environ 60 % en l’espace de trente ans.
La mise en place du premier plan cancer (2003-2007), puis du deuxième (2009-2013), a consacré comme priorité nationale la lutte contre cette pathologie à l’origine d’un quart des décès féminins et d’un tiers des décès masculins. La place du pharmacien n’a pas pour autant été clairement définie. Le renforcement de la coordination entre la ville et l’hôpital et la prise en compte des conséquences des traitements nécessitent pourtant de penser à l’avant et à l’après cancer, et, donc, de gommer les frontières entre la prise en charge ambulatoire et la prise en charge hospitalière. Et dans la mesure où la loi HPST, en son article 51, a permis, voire encouragé, les délégations de tâches, il apparaît essentiel de développer certaines fonctions, telles que la coordination.
Celle-ci s’entendant aussi bien pendant les soins que dans la préparation de l’après cancer, il semble essentiel de réfléchir dès que possible à l’organisation des soins. D’autant que, à l’heure où les notions de parcours de soins et de programme personnalisé apparaissent comme deux maîtres mots, la coordination des acteurs posent clairement le problème de l’articulation entre la ville et l’hôpital. Dans cette perspective, les réseaux de santé et les maisons pluridisciplinaires sont appelés à jouer un rôle de premier plan dans le cadre de la prise en charge de proximité. Les établissements de santé semblent néanmoins avoir du mal à rendre opérationnelle l’articulation avec la ville. Dès lors, les relations avec les médecins, et en particulier le médecin traitant, et l’ensemble des soignants (infirmières, pharmaciens…) se révèlent souvent compliquées. Sans même parler des rapports avec les autres acteurs sociaux.
C’était pourtant tout l’intérêt de la mesure 18-1 du deuxième plan cancer, qui devait permettre aux établissements de santé de disposer de postes infirmiers pour assurer cette articulation et une meilleure coordination du parcours de soins des malades avec les acteurs de la ville. À charge pour les professionnels de santé, et en particulier les hospitaliers, de mettre en place un cahier des charges qui préciserait les missions des infirmiers coordonnateurs de soins et permettrait aux personnels soignants d’accompagner le patient depuis le dispositif d’annonce et jusqu’à son retour au domicile.
Les acteurs hospitaliers pourraient ainsi lier langues plus facilement avec les infirmiers libéraux, les médecins généralistes et les pharmaciens d’officine. Des officinaux qui apparaissent désormais clairement comme les acteurs centraux d’une prise en charge ambulatoire des patients cancéreux, ainsi que le démontre l’enquête réalisée par Celtipharm, en partenariat avec le CVAO et les UTIP. Quelque 79 % des pharmaciens interrogés porteraient ainsi une attention différente aux patients et aux traitements anticancéreux et 93 % considéreraient que le traitement de la douleur serait une obligation.
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Françoise Amouroux
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