UN DÉFAUT de couverture vaccinale antitétanique pour 25 % de la population examinée au plan national entre 2001 et 2005. Tel est le constat réalisé par la Mutualité sociale agricole après l’analyse des données médicales collectées sur 350 000 dossiers (anonymisés). La population étudiée correspond à des exploitants agricoles et des salariés agricoles, ainsi qu’à leurs ayants droit, dont la tranche d’âge est comprise entre 35 et 65 ans. « On a pu observer que 25 % des personnes ayant bénéficié, sur le plan national, d’un bilan de prévention organisé par la MSA n’étaient pas à jour de leur vaccination antitétanique », rapporte ainsi le Dr Hervé Treppoz, médecin conseiller technique à la caisse centrale de la MSA. Plus précisément, 28 % des exploitants agricoles ne sont pas à jour, contre 22 % pour les salariés agricoles. Selon le Dr Hervé Treppoz, « ce différentiel s’explique notamment par l’obligation qui est faite aux salariés de se présenter à la médecine du travail, alors que les exploitants échappent à ce rendez-vous ». De même, l’analyse des données a permis de mettre en évidence des disparités régionales significatives. L’Alsace faisant figure de bonne élève, avec 80 % d’adhérents à jour dans leur vaccination antitétanique, tandis que le Languedoc-Roussillon ou la région PACA sont à la traîne, avec respectivement 37 et 38 % d’adhérents non à jour.
Un dispositif de prise en charge.
L’obtention de ces données a été possible grâce au bilan de prévention. Depuis 1996, en effet, la MSA propose à ses adhérents qui le souhaitent de répondre à un auto questionnaire et de se rendre à un bilan prémédical pour la réalisation d’un examen préclinique. À l’occasion de ce bilan, une infirmière vérifie notamment l’état des vaccinations. Les adhérents, pour lesquels la vaccination n’est pas à jour, se voient remettre un bon de prise en charge pour une injection de vaccin antitétanique, à faire remplir par leur médecin traitant. La délivrance à l’officine est soumise à la présentation de ce bon de prise en charge. Si le tiers-payant est accepté, la télétransmission n’est en revanche pas possible, le budget alloué à ce dispositif étant greffé au fonds de prévention, et non au fonds de risque maladie. Le pharmacien renvoie donc uniquement le bon de prise en charge tamponné. À ce jour, ce dispositif de prise en charge est mis en place uniquement dans les caisses MSA qui le souhaitent.
La vaccination, parlons-en.
Les modalités de vaccination antitétanique chez l’adulte à partir de 16-18 ans consistent en une injection de rappel tous les 10 ans, après une primovaccination. En France, le seul vaccin monovalent commercialisé à ce jour est le vaccin tétanique Pasteur. De même, parmi les vaccins trivalents (diphtérie, tétanos et poliomyélite), seul Revaxis est disponible, la distribution du vaccin DT Polio étant suspendue depuis quelques mois suite à la mise en évidence de risques allergiques. D’autres vaccins polyvalents peuvent être prescrits selon les besoins. « La prise en charge de la vaccination antitétanique est bien entendu valable pour les vaccins polyvalents. En 2009, notre volonté est d’ailleurs de sensibiliser nos adhérents à l’importance de respecter le calendrier vaccinal pour toutes les vaccinations », insiste le Dr Treppoz. Une sensibilisation dans laquelle le pharmacien a sans aucun doute une place à tenir.
DAVID PAITRAUD
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