La leptospirose progresse en France métropolitaine

Par
Publié le 04/04/2017

Le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH), de l'agence Santé Publique France, consacre son numéro spécial paru ce matin à la leptospirose. Premier enseignement : le nombre de cas en France métropolitaine a doublé depuis 2011.

Aussi appelée la maladie des rats, qui en sont les principaux réservoirs, la leptospirose est une maladie bactérienne présente partout dans le monde, à dominante tropicale. Dans son éditorial, le BEH note que la pathologie est « décrite depuis longtemps dans les départements et collectivités d’outre-mer » où elle est considérée comme « un problème de santé publique significatif ». Mais pendant les années 2014-2015, alors que l'Outre-mer déclare une moyenne de 700 cas, la métropole en déclare plus de 600, soit un cas pour 100 000 habitants, « l'incidence la plus élevée observée depuis 1920 (...) deux fois plus élevée qu'en 2011 ». De plus, les chercheurs affirment que la maladie est « largement sous-estimée, du fait de l’absence de symptômes spécifiques et d’un manque de sensibilisation au sein de la communauté médicale, en particulier en France métropolitaine ».

Les populations les plus exposées sont certaines professions comme les agriculteurs, les éleveurs, les égoutiers, les vétérinaires, etc., mais aussi les adeptes de loisirs aquatiques en plein air (pêche, baignade, kayak…) par contact avec les eaux douces souillées par les urines d'animaux infectés. Car la bactérie responsable, Leptospira interrogans, se maintient facilement dans le milieu extérieur, ce qui favorise la contamination. De plus, le réservoir animal ne se limite pas aux seuls rongeurs, il comprend des animaux d’élevage (bovins, chevaux, porcs) et de compagnie (chiens).

En France, la leptospirose n'est plus une maladie à déclaration obligatoire depuis 1986 mais reste sous surveillance. Il existe un vaccin monovalent proposé aux travailleurs très exposés, et un vaccin bivalent pour le chien. Dans son éditorial, le BEH souligne : « Près d’un siècle après la découverte de son agent causal, et malgré les efforts de groupes d’études internationaux comme le Global Leptospirosis Environmental Action Network, on ne peut que regretter que la leptospirose reste la grande oubliée des maladies négligées. »


Source : lequotidiendupharmacien.fr