La fumeterre est une petite plante herbacée cosmopolite, européenne habituée des bords de champs ou de forêts. Ses petites fleurs à la corolle allongée rose violacé sont disposées en grappe à l’extrémité d’une tige frêle portant des feuilles vert glauque divisées. On l’appelle également herbe à la jaunisse.
La médecine grecque la conseillait dans les obstructions du foie et les affections hépatiques, Dioscoride disait qu’elle conduit la bile vers les urines et la médecine arabo-persane la préconisait pour évacuer la bile « brûlée » ou bile noire, une humeur délétère induisant des maladies de peau, pour résoudre les obstructions du foie, rafraîchir le sang et tonifier l’estomac. Au XVIe siècle, on la recommandait comme dépuratif pour soigner les maladies de peau et au XXe siècle, Leclerc la considérait comme un cholagogue qui évacue la bile de la vésicule biliaire.
Les Anciens établissaient un lien entre les maladies de peau et les fonctions dépuratives des plantes sur le foie qui « nettoient le sang ». Les toxines accumulées qui ne s’évacuent pas par la bile ou les urines s’éliminent par la peau.
La British Herbal Pharmacopoeia recommande la fumeterre dans les éruptions cutanées et l’eczéma chronique.
Les parties aériennes renferment des alcaloïdes (protopine, fumaricine, fumaritrine, fumarofinei), des flavonoïdes, des acides-alcools et des minéraux.
Les essais pharmacologiques ont montré un effet amphocholérétique unique dans le monde végétal : les extraits de fumeterre n’augmentent pas la sécrétion biliaire chez l’individu sain mais la régulent : ils diminuent la production de bile quand on administre au rat un cholérétique comme le déhydrocholate de sodium et l’augmentent quand on administre de l’azide de sodium, un inhibiteur. Cet effet régulateur a été montré également chez l’homme.
Améliore les douleurs postprandiales
Une expérience chez la souris a mis en évidence l’effet réducteur de la fumeterre sur la formation de calculs biliaires après administration d’un régime particulier. De plus les extraits contractent les canaux biliaires et dilatent le sphincter d’Oddi qui contrôle l’évacuation de la bile vésiculaire vers l’intestin.
Plusieurs études cliniques ont montré que la fumeterre améliore les douleurs postprandiales, les flatulences et les nausées chez des patients ayant une cholécystite (inflammation de la vésicule biliaire) ou un syndrome post-cholécystectomie.
L’effet diurétique d’un extrait hydroalcoolique est démontré et des extraits riches en alcaloïdes sont inhibiteurs de l’acétylcholinestérase in vitro.
Du bon usage des plantes qui soignent (2018) Fleurentin J., Éditiond Ouest France, 380 p.www.ethnopharmacologia.org
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