LES MODES de transmission de la grippe font encore l’objet de débats. Récemment, une étude (Lowen et coll., 2007) a mis en évidence le rôle de l’humidité relative (HR): la transmission de la grippe est plus forte dans des conditions d’HR réduites. Mais l’HR varie en fonction de la température ambiante : à HR constante, l’air contient davantage de vapeur d’eau à 5°C qu’à 20°C, par exemple.
Les chercheurs américains se sont alors intéressés à la notion d’humidité absolue (HA), c’est-à-dire la concentration de vapeur d’eau réelle dans l’air ambiant, indépendamment de la température. En réexaminant les données de l’étude de Lowen, ils ont découvert que l’HA réduit la transmission du virus influenza (TVI) et sa survie (SVI) de manière beaucoup plus significative que l’HR. Alors que l’HR explique 12 % de la variabilité de la transmission et 36 % de celle de la survie, l’HA rend compte de 50 % et 90 %, respectivement, de ces variabilités.
Dans les régions tempérées, l’HA, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, subit des variations saisonnières, avec une réduction de ses valeurs en période hivernale. Ces changements sont compatibles avec l’augmentation de la transmission et de la survie en hiver; ils pourraient donc expliquer les variations saisonnières de la grippe.
L’humidification de l’air à l’intérieur.
Cette étude renforce, en tout cas, le bien-fondé de l’humidification de l’air à l’intérieur des bâtiments (maisons de retraite, en particulier) lorsque les risques de complications de la grippe sont importants.
On peut se demander par quel mécanisme les conditions atmosphériques d’humidité absolue exercent une influence sur la stabilité du virus influenza à l’intérieur d’une gouttelette. Il se pourrait que les taux élevés d’humidité induisent, selon une hypothèse déjà ancienne (de Jong et coll., 1973), une inactivation de la surface des virus lipophiles, tel que celui de la grippe.
L’analyse actuelle montre que la relation entre l’HA et la survie (et peut-être aussi la transmission) n’est pas linéaire. D’autres travaux, plus approfondis, s’avèrent nécessaires pour vérifier la validité de l’hypothèse des Américains, pour découvrir si la relation avec la transmission est, ou non, linéaire, mais aussi pour déterminer comment elle varie en fonction de la survie du virus. Par ailleurs, les résultats observés se fondent sur une étude chez le cobaye. Bien que cet animal représente un bon modèle expérimental de la grippe humaine, il est nécessaire de préciser jusqu’à quel point l’humidité absolue influence les taux de survie du virus et l’efficacité de sa transmission dans l’air chez l’homme.
?Un taux élevé d’humidité inactive la surface virale
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