LA DIÈTE MÉDITERRANÉENNE comporte certaines caractéristiques a priori bien connues, mais qu’il est bon de rappeler : apport élevé en huile d’olive, noix, fruits, légumes, céréales ; un apport modéré en poissons et volailles et faible en viande rouge, charcuterie, sucrerie. Du vin consommé avec modération au moment des repas.
Dans ce dernier travail, les sujets inclus sont âgés de 55 à 80 ans pour les hommes et de 60 à 80 ans pour les femmes, sans antécédent cardio-vasculaire clinique, donc en prévention primaire, mais à risque parce que diabétiques de type 2 (environ 50 %), hypertendus (82 %), dyslipidémiques (72 %), fumeurs (25 %).
Une méthodologie astucieuse.
Sept mille quatre cent quarante-sept patients âgés de 55 ans en moyenne ont été inclus et randomisés dans l’un des trois groupes : « DM + huile d’olive », « DM + noix/noisettes/amandes » ou contrôle. L’IMC moyen est autour de 29 kg/m2. Les patients étaient naturellement traités en fonction de leur(s) facteur(s) de risque – représentés de façon comparable dans les 3 groupes– par IEC (49 %), diurétiques (21 %), autres antihypertenseurs, statines (40 %), ADO (30 %), antiagrégants plaquettaires (20 %).
La supplémentation à la diète méditerranéenne consistait à donner à la famille environ 1 litre d’huile d’olive par semaine, ou 30 g de noix mixées (15 g de noix, 7,5 g de noisettes et 7,5 g d’amandes). La méthodologie était astucieuse puisque les participants recevaient pour leur famille un petit supplément afin que les autres membres ne « piquent » pas dans le protocole. Le groupe contrôle était orienté vers une alimentation pauvre en graisses et recevait des « cadeaux » non nutritionnels.
Les deux groupes assignés à la diète méditerranéenne ont participé à une séance de formation lors de la randomisation et complétaient un questionnaire de 14 items destinés à évaluer la compliance à cette alimentation. Une fois par an, ils étaient soumis à un questionnaire plus complet de 137 items évaluant la nutrition et l’activité physique. Le suivi a été de 4,8 ans en moyenne.
Significatif sur les AVC.
Deux cent quatre-vingt-huit événements cardio-vasculaires ont été recensés : 96 (3,8 %) dans le groupe « DM + huile d’olive », 83 (3,4 %) dans le groupe DM + noix et 109 dans le groupe contrôle (4,4 %), soit un taux d’événements respectivement de 8,1, 8 et 11,2 /1 000 personnes-année (p = 0,009 et p = 0,02). L’analyse multivariée montre un effet protecteur similaire pour les deux régimes méditerranéens proposés. Quand on examine séparément les composants du critère primaire, seul le critère «?AVC?» atteint la significativité statistique (p = 0,03).
« C’est un essai astucieux, explique le Pr Nicolas Danchin (HEGP, Paris). D’une part, parce que le protocole a été corrigé en cours d’essai : les personnes assignées à la DM avaient au départ un suivi plus fréquent que le groupe contrôle, ce qui a été modifié. D’autre part, l’essai a pour critère primaire un endpoint similaire à celui des grandes études médicamenteuses, c’est-à-dire un critère composite associant les infarctus du myocarde, les AVC et les décès d’origine cardio-vasculaire, sur lequel les deux régimes méditerranéens se montrent bénéfiques. »
Dans les analyses secondaires, le bénéfice apparaît tôt, dès les premières années, et s’atténue un peu ensuite. Aucun effet secondaire de la diète n’est rapporté…
25 février 2013.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques