Récemment interdite à San Francisco et taclée par plusieurs études scientifiques, la cigarette électronique s'attire désormais les foudres de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), très critique dans un rapport présenté ce 26 juillet.
Souvent préconisée en France dans le cadre du sevrage tabagique, l'e-cigarette est « incontestablement nocive » pour l'OMS, qui déconseille son recours, y compris pour les fumeurs animés par le désir d'arrêter. Avant la sortie du rapport de l'OMS, ce 26 juillet, des travaux avaient déjà fait état d'une « augmentation des risques de maladies cardiovasculaires » associée à la cigarette électronique, alors qu'une autre étude évoquait, elle, un risque « d’inflammation pulmonaire » similaire à celle provoquée par le tabac. Le lobby cigarettier n'est pas totalement étranger à la vague de défiance observée ces derniers mois et l'OMS reconnaît elle-même que les études concernant la nocivité de « l'e-cig » ne « sont pas concluantes ». En attendant des études plus poussées dans ce domaine, l'institution onusienne, regrette également l'absence de preuves scientifiques entre vapotage et arrêt du tabac.
« Dans la plupart des pays où elles sont disponibles, les utilisateurs d'e-cigarettes continuent en général de fumer des cigarettes combustibles en même temps, ce qui présente très peu, voire aucun impact positif », regrette particulièrement l'OMS dans son rapport. C'est en effet la consommation chez les mineurs qui semble la plus problématique en matière de santé, en particulier aux États-Unis. Ainsi, selon une récente étude publiée dans le « JAMA » : « l'usage de la cigarette électronique est associé à un risque accru d'initiation et de consommation de cigarettes classiques, particulièrement chez les jeunes à faible risque ». En 2014, l'office national des statistiques britannique déclarait, au contraire, que le vapotage était « presque exclusivement pratiqué par des fumeurs ou des ex-fumeurs ».
Président d'honneur d'Alliance contre le tabac, le Pr Gérard Dubois estime d'ailleurs que l'OMS, à travers ce document, cherche surtout à répondre à la problématique américaine. Il rappelle que « la publicité (aux États-Unis) a poussé les jeunes à utiliser massivement la cigarette électronique avec un taux de nicotine très élevé ». Pour ce professeur de santé publique, l'OMS a commis une « invraisemblable erreur de communication », en évoquant ce rapport.
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