Détection des polypes et des cancers

La capsule vidéo fait moins bien que la coloscopie

Publié le 31/08/2009
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Une technologie de pointe qui a ses limites

Une technologie de pointe qui a ses limites
Crédit photo : dr

Si l’endoscopie par capsule vidéo permet la visualisation de la muqueuse colique chez la plupart des patients, sa sensibilité pour détecter des lésions coliques est faible comparée à la coloscopie classique. C’est ce que montre une étude européenne publiée dans le « New England Journal of Medicine ».

LA COLOSCOPIE OPTIQUE est considérée comme la procédure standard pour l’évaluation colique et le dépistage du cancer colique, même si c’est un examen invasif qui, en outre, dépend de la préparation colique De plus, de nombreuses personnes refusent cet examen. On souhaite donc disposer d’une méthode mini-invasive complémentaire pour les personnes dont la coloscopie a été incomplète ou pour ceux chez qui elle est contre-indiquée. Sur la base de l’expérience obtenue avec la capsule vidéo destinée à l’exploration du grêle (PillCam SB ; SB pour Small Bowel), a été conçue pour le côlon la PillCam COLON, équipée d’une caméra à chaque extrémité. Deux études pilotes ont déjà établi la faisabilité et la sécurité de cette capsule. Le travail prospectif multicentrique européen publié dans le « New England Journal of Medicine » avait pour but de comparer les performances de la capsule et de la coloscopie classique dans la détection des polypes et des cancers. Signalons la participation de deux équipes françaises : l’une du CHU de Nancy (Gérard Gay et Michel Delvaux), l’autre de l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon (Marie Georges Lapalus et Thierry Ponchon).

Quatre images par seconde.

La capsule mesure 31x11 mm, prend 4 images par seconde. Après ingestion, elle enregistre des images de l’œsophage et de l’estomac pendant trois minutes, puis entre dans un mode veille pendant 1 h 45 (de façon à économiser la batterie), durée au cours de laquelle elle va atteindre à peu près l’iléon terminal. La coloscopie standard était effectuée après la capsule, soit le même jour, soit le lendemain matin.

Au total, 328 patients ont été inclus. La capsule était excrétée dix heures après l’ingestion, et donc avant la fin de la batterie chez 92 % des patients.

Pour la détection des polypes de 6 mm ou plus gros, la sensibilité et la spécificité étaient respectivement de 64 % et 84 %. Pour la détection des adénomes avancés, ces chiffres étaient de 73 % et 79 %. Sur les 19 cancers détectés par la coloscopie, 14 avaient été détectés par la capsule. Pour toutes les lésions, la sensibilité de la capsule était supérieure chez les patients présentant une bonne ou une excellente propreté colique par rapport à ceux dont la propreté coliques était mauvaise.

« L’utilisation de la capsule pour l’endoscopie du côlon permet la visualisation de la muqueuse colique chez la plupart des patients, mais sa sensibilité pour détecter des lésions coliques est faible par rapport à la coloscopie optique », concluent les auteurs.

André Van Gossum et coll. New England Journal of Medicine du 16 juillet 2009, pp. 2654-270.
Dr E. DE V.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2681