Diagnostics et dépistages précoces, amélioration de la prise en charge et de l’efficacité des traitements ont globalement porté leurs fruits.
La tendance est à la baisse tant en termes de mortalité que d’incidence des cancers selon le rapport « Les cancers en France en 2015 » de l’Institut national du cancer (INCa). Ce nouveau bilan national coïncide avec la première année de mise en œuvre du Plan cancer 2014-2019.
En 2015, le nombre attendu de nouveaux cas de cancers en France métropolitaine était estimé à 384 442 dont 210 082 chez l’homme et 173 560 chez la femme, rapporte l’INCa. Le cancer de la prostate reste de loin le cancer le plus fréquent (53 912 cas en 2011) chez l’homme devant ceux du poumon et du côlon-rectum. Le cancer du sein prédomine quant à lui (54 062 cas en 1015) chez la femme devant ceux du côlon-rectum et du poumon. Le cancer de l’enfant représente, lui, 1 à 2 % des cancers. On dénombre, chaque année en moyenne 1 750 nouveaux cas de cancers chez les moins de 15 ans et 800 nouveaux cas chez les adolescents (15-19 ans).
Le taux d’incidence standardisé (nombre de cas pour 100 000 personnes/an sans tenir compte de l’évolution de la démographie) est en baisse de 1,3 % par an chez les hommes tandis que chez les femmes, on note un « ralentissement de la progression » de 0,2 % par an. Des évolutions attribuées respectivement à la baisse de l’incidence des cancers de la prostate et du sein. La France se situe ainsi parmi les pays européens à fort taux d’incidence. Elle présente également une mortalité par cancer élevée, notamment chez les hommes.
Forte augmentation de la survie chez l’enfant
Cependant, pour la plupart des cancers et en particulier pour le cancer du sein, la survie relative à 5 ans en France des personnes diagnostiquées est similaire ou meilleure comparée à la moyenne de l’Europe.
L’INCa estime le nombre de décès par cancers à 149 456 (84 041 hommes et 65 415 chez les femmes) en 2015. Le taux de mortalité est en baisse, de 1,5 % par an chez les hommes (entre 1980 et 2012) et de 1 % par an chez les femmes. Le cancer du poumon reste le plus meurtrier chez l’homme (20 990 décès en 215), celui du sein chez la femme (11 913 décès). Le nombre de personnes de 15 ans et plus en vie en 2008 et ayant eu un cancer au cours de leur vie était de l’ordre de 3 millions : 6,4 % d’hommes et 5,3 % de femmes. Depuis 2000, on note une augmentation significative de la survie à 5 ans qui dépasse 80 % pour l’ensemble des cancers de l’enfant. Ce taux atteint 99 % pour le rétinoblastome.
L’INCa revient par ailleurs sur les facteurs de risques associés aux cancers, pointant le tabac (responsable de 30 % de la mortalité par cancer) et l’alcool (9,5 %) comme les deux principales « causes de mortalité évitables » et soulignant que 20 à 25 % des cancers pourraient être attribuables à des facteurs nutritionnels. Concernant les facteurs environnementaux, mention est faite de l’entrée en vigueur de la loi du 18 août 2015 interdisant notamment la vente libre et l’épandage aérien de produits phytosanitaires.
Les difficultés de « l’après-cancer »
Une partie conséquente du rapport est du reste consacrée à « l’après-cancer » et à l’impact à court ou long terme de la maladie sur la situation personnelle. À savoir : 3 personnes sur 5 déclarent avoir conservé des séquelles deux ans après le diagnostic de cancer, estime l’INCa. La proportion de patients diagnostiqués en 2010 et vivant en dessous du seuil de pauvreté est passée de 20,9 % à 25,1 % deux ans plus tard. Le taux d’emploi a chuté de 82 % à 61,3 %. Sont évoquées, pour finir, les dispositions relatives au « droit à l’oubli » prévues dans la nouvelle loi santé. Celles-ci devant permettre à d’ex-malades d’accéder aux assurances emprunteurs, sans lourdes surprimes ou taux plus élevés. Ainsi, les personnes ayant eu un cancer au cours des dix-huit premières années de la vie n’auront plus à le déclarer cinq ans après la fin du protocole thérapeutique. De même pour toutes les personnes ayant eu un cancer, dix ans après la fin des traitements.
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