Après le patient de Berlin en 2009 et le patient de Londres en 2019, un nouveau cas de rémission probable d’une infection au VIH post-greffe de moelle osseuse est rapporté dans « Nature Medicine ».
Il s’agit d’un homme aujourd’hui âgé de 53 ans, pris en charge à Dusseldorf. Il a été diagnostiqué positif au VIH en 2008 et placé sous traitement antirétroviral en 2010, ce qui lui a permis d’atteindre une charge virale indétectable. Mais en 2011, une leucémie myéloïde aiguë a été diagnostiquée puis traitée par chimiothérapie. Après plusieurs rechutes, le patient a reçu, dans le cadre de sa leucémie, une greffe de cellules souches hématopoïétiques. Un donneur à la fois compatible sur le plan immunogénétique avec le patient et porteur de la mutation CCR5 delta-32 a pu être identifié. « Il s’agit d’une situation exceptionnelle quand ces facteurs coïncident pour que cette greffe soit un double succès de guérison, de la leucémie et du VIH », souligne Asier Sáez-Cirión, co-auteur principal de l’étude, expliquant que « les cellules immunitaires du patient ont été remplacées intégralement par celles du donneur ».
En 2018, cinq ans après la greffe et alors que l'état du patient s'est stabilisé, une interruption du traitement antiviral a été réalisée sous surveillance médicale. Après un suivi de 44 mois, il n’a été détecté aucune trace de particule virale ou de réservoir viral capable de se répliquer dans le sang ou dans les tissus du patient.
Ainsi, « quatre ans après l'interruption du traitement antiviral, l'absence de rebond viral et l'absence de corrélats immunologiques de la persistance de l'antigène du VIH-1 sont des preuves solides de la guérison du VIH de ce patient, aujourd'hui en bonne santé », estiment les auteurs.
Toutefois, ce traitement, très lourd, ne peut pas être généralisé aux patients infectés par le VIH et non atteints d'une maladie hématologique grave.
Avec « Le Quotidien du médecin ».
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