Déjà éligibles à une 3e dose vaccinale, les personnes sévèrement immunodéprimées pourraient se voir recommander une 4e injection. Ou bien une vaccination hétérologue. Ou encore des injections de doses plus fortes. Le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale doit rendre un avis, dans les semaines à venir, sur la « personnalisation » de la vaccination de cette population après une 3e dose.
Pas simple de produire des anticorps lorsque le système immunitaire est défaillant. C’est pourquoi la vaccination contre le Covid ne produit pas les mêmes effets chez les personnes immunocompétentes et les patients immunodéprimés. Après étude approfondie de la situation, le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale a recommandé, le 6 avril dernier, d’administrer une 3e dose vaccinale aux personnes les plus sévèrement immunodéprimées – à savoir les personnes transplantées, dialysées, atteintes de maladies auto-immunes et certains patients atteints d’hémopathies malignes – quatre semaines après la 2e dose et dès que possible lorsque ce délai est déjà dépassé. Un avis validé par un message « DGS Urgent » le 11 avril.
Yvanie Caillé, fondatrice de l’association Renaloo et membre du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, a dévoilé à « Ouest France » les résultats préliminaires des effets de cette 3e dose qui n’ont pas encore été publiés. « Une partie des personnes immunodéprimées sévères qui n’avaient pas d’anticorps après la deuxième injection disposent d’anticorps après la troisième injection. Cela montre une efficacité. » Ce que confirme le président du conseil d’orientation, Alain Fischer, qui nuance cependant en remarquant que ce sont surtout ceux qui présentaient déjà un début de réponse immunitaire après deux doses qui ont les meilleures réponses immunitaires après la 3e dose. Surtout, certains immunodéprimés présentent toujours une faible réponse immunitaire laissant penser à une protection insuffisante face au Covid-19. Les spécialistes ne peuvent raisonner que sur des suppositions : Alain Fischer rappelle qu’à ce stade, le corrélat de protection selon un niveau d’anticorps obtenu n’est pas connu.
Il n’empêche que le conseil d’orientation poursuit ses travaux de recommandations et prévoit un nouvel avis dans les semaines à venir pour personnaliser la vaccination des personnes immunodéprimées sévères après la 3e dose. Les pistes à l’étude : une 4e dose, l’utilisation de vaccins différents (vaccination hétérologue), l’injection de doses plus fortes… et même l’administration d’anticorps monoclonaux en prophylaxie. « Il n’y a rien de fixé aujourd’hui sur toutes ces stratégies », confie Alain Fischer à « Ouest France ».
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