Des premières données rassurantes avaient déjà été publiées en janvier dernier dans « Obstetrics & Gynecology ». L’analyse de données sur 4 000 femmes âgées de 18 à 45 ans, dont 2 400 vaccinées, avait mis en évidence un allongement du cycle statistiquement minime (moins d'un jour en moyenne) et transitoire (retour à la normale après deux cycles).
Dans la suite de ce travail, les chercheurs ont cette fois exploité les données anonymisées de 19 622 personnes âgées de 18 à 45 ans, utilisatrices de l’application de suivi de la fertilité, Natural Cycles, venant du Royaume-Uni (32 %), des États-Unis et du Canada (29 %) ou d'Europe (34 %). Comme dans la précédente étude, le recueil a porté sur au moins trois cycles consécutifs avant la vaccination et au moins un cycle après.
Parmi les participantes, 4 686 n’étaient pas vaccinées. Les autres avaient reçu le vaccin Pfizer-BioNTech (66,48 %), celui de Moderna (17,46 %), celui d’Oxford-AstraZeneca (9,06 %) ou encore celui de Johnson & Johnson (1,89 %).
Par rapport aux non-vaccinées, les vaccinées ont connu une augmentation moyenne de la durée de leur cycle menstruel de 0,71 jour après la première dose et de 0,56 jour après la deuxième. « La différence ajustée était plus importante chez les personnes ayant reçu deux doses au cours d'un cycle (augmentation de 3,70 jours) », est-il relevé.
Pas de différence selon le type de vaccin
Un cycle après la vaccination, la durée du cycle était presque revenue à la normale chez les individus ayant reçu une dose par cycle (changement de 0,02 jour), mais pas encore pour les individus ayant reçu deux doses par cycle (0,85 jour).
Ces modifications ne différaient pas selon le type de vaccin (ARNm, vecteur adénoviral ou virus inactivé). La durée des menstruations n'était par ailleurs pas affectée par la vaccination. Et, les femmes qui étaient plus jeunes et qui avaient un cycle plus long avant la vaccination étaient plus susceptibles de connaître l'augmentation, est-il observé.
Enfin, alors qu’un changement de la durée du cycle de moins de huit jours est considéré dans la plage normale de variation, 6,2 % des personnes vaccinées et 5,0 % des personnes non vaccinées ont dépassé ce seuil.
« Ces résultats fournissent des informations supplémentaires pour conseiller les femmes sur ce à quoi s'attendre après la vaccination. Les changements après la vaccination semblent être faibles, dans la plage normale de variation et temporaires », commente dans un communiqué la Dr Diana Bianchi des NIH. Les auteurs appellent à approfondir les recherches avec des études sur les saignements vaginaux inattendus et la douleur, mais aussi pour comprendre les raisons physiques de telles modifications.
En France, des témoignages de femmes décrivant des anomalies du cycle menstruel ont conduit l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) à inviter les professionnels de santé et les femmes à déclarer leurs troubles apparus après la vaccination, via le portail des signalements de pharmacovigilance (signalement.social-sante.gouv.fr).
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