Une immunité protectrice, même après des formes mineures de Covid-19

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Publié le 27/05/2020

Crédit photo : Phanie

Des équipes du CHU de Strasbourg et de l’Institut Pasteur ont réalisé une enquête sur des personnes atteintes de formes mineures de Covid-19 qui révèle, chez elles, le développement d'une immunité protectrice durant plusieurs semaines.

On sait que les personnes atteintes de formes sévères de Covid-19 développent des anticorps dans les 15 jours qui suivent le début des signes. En revanche, la réponse immunologique des individus atteints de formes mineures d'infection par le SRAS-CoV-2 reste mal caractérisée. Pour mieux la connaître, des équipes du CHU de Strasbourg et de l’Institut Pasteur ont étudié 160 volontaires, membres du personnel hospitalier des deux sites des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, infectés par le SRAS-CoV-2 (et diagnostiqués positifs par PCR). Tous avaient développé des formes mineures de la maladie n’ayant pas nécessité une hospitalisation. La présence d’anticorps anti SRAS-CoV-2 ainsi que le niveau de leur activité neutralisante ont été objectivés par divers tests.
Résultats : le test immunodiagnostic rapide a détecté des anticorps dans 153 (95,6 %) des échantillons et le test S-Flow dans 159 (99,4 %). Des anticorps neutralisants (NAbs) ont été détectés dans 79 %, 92 % et 98 % des échantillons prélevés, respectivement 13-20, 21-27 et 28-41 jours après le début des symptômes. L'étude montre ainsi que des anticorps contre le SRAS-CoV-2 sont présents chez pratiquement tout le personnel hospitalier testé préalablement positif par PCR. Et que l'activité neutralisante des anticorps augmente au fil du temps, ce qui suggère que les personnes développent une immunité potentiellement protectrice. Chez 98 % des personnes qui ont développé des anticorps (soit la très grande majorité des participants), des anticorps neutralisants ont été détectés après 28 jours. Cela tend à prouver que, même pour les formes mineures de la maladie, les personnes atteintes développent des anticorps qui pourraient leur conférer une immunité pendant plusieurs semaines suite à l’infection. « Notre étude montre que les niveaux d’anticorps sont, dans la plupart des cas, compatibles avec une protection contre une nouvelle infection par SRAS-CoV-2, au moins jusqu’à 40 jours après le début des signes. L’objectif maintenant est d’évaluer sur le long terme la persistance de la réponse anticorps et sa capacité de neutralisation associée chez ces personnels soignants », ont conclu Timothée Bruel et Olivier Schwartz, respectivement chercheur et responsable de l’unité Virus et immunité à l’Institut Pasteur.


Source : lequotidiendupharmacien.fr