L'étude s'est basée sur une cohorte totalisant 1 050 travailleurs de santé du centre médical Sheba, parmi lesquelles 270 personnes ont reçu un second rappel avec le vaccin Pfizer (154) ou Moderna (120) quatre mois après leur troisième dose. Les autres personnes suivies n'ont reçu que trois doses de Pfizer.
Dose additionnelle sûre et, d'une certaine manière, efficace
D'une manière générale, la quatrième dose s'avère sûre et ramène le taux d'anticorps neutralisants à son niveau d'après-troisième dose. L'étude, qui a eu lieu au moment où le variant Omicron circulait à grande échelle en Israël, suggère toutefois que la quatrième dose apporte peu de protection additionnelle contre l'infection, malgré la baisse graduelle du taux d'anticorps pour ceux ayant reçu trois doses.
Au total, 25,0 % des personnes du groupe contrôle ont été infectés, contre 18,3 % dans le groupe 4e dose Pfizer et 20,7 % dans le groupe Moderna. La quatrième dose de Pfizer fait ainsi baisser de 30 % le risque d'être infecté par le Covid-19 par rapport à trois doses et celle de Moderna fait baisser cette probabilité de 18 %. L'efficacité vaccinale semblait plus élevée en prévention des formes symptomatiques de la maladie après une 4e dose.
Ces résultats suggèrent des bénéfices mineurs, mais ils sont à prendre avec précaution au vu du petit nombre de participants. Selon les auteurs coordonnés par la Pr Gili Regev-Yochay du centre médical Sheba à Ramat Gan, l'étude semble indiquer que trois doses des vaccins élaborés contre la forme originelle du Covid-19 ont atteint un plafond en termes de réponse immunitaire et que les rappels ne font que restaurer cette immunité sans l'augmenter.
« Un bénéfice marginal »
« De plus, nous avons observé une efficacité vaccinale faible contre les infections parmi le personnel de santé et une charge virale relativement haute suggérant que les patients infectés étaient contaminants. Donc, une quatrième dose ne pourrait avoir qu'un bénéfice marginal », estime la spécialiste israélienne.
Des experts extérieurs à ce travail ont estimé que cette étude montrait la nécessité de développer des nouveaux vaccins. « Si Omicron continue à circuler et que nous utilisons encore les vaccins anti-Covid de première génération, je suis d'accord avec les conclusions des auteurs » pour ce qui concerne les jeunes adultes en bonne santé, a commenté le Dr Julian Tang, virologue à l'université de Leicester, ajoutant qu'une quatrième dose sera plus profitable aux personnes âgées et aux groupes plus vulnérables, comme ceux ayant des comorbidités.
« Dans l'idéal, nous avons besoin de nouveaux vaccins contre le Covid-19 élaborés spécifiquement contre Omicron si on veut améliorer la protection des plus vulnérables, comme lorsqu'on développe chaque année le vaccin contre la grippe », a-t-il dit. L'alliance Pfizer-BioNTech a annoncé ce 15 mars avoir demandé à l'agence américaine des médicaments d'autoriser une deuxième dose de rappel de leur vaccin contre le Covid-19 chez les personnes de 65 ans et plus.
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