Cet essai de non-infériorité en ouvert a montré chez 240 femmes âgées en moyenne de 50 ans qu'il n'y avait pas davantage d'épisodes infectieux dans le groupe antiseptique que dans celui traité par antibioprophylaxie. La marge de non-infériorité était prédéfinie comme une différence d'un épisode infectieux urinaire par personne-année.
En France, le caractère récidivant des cystites est défini par la succession d'au moins quatre épisodes infectieux par an. Si chaque épisode aigu doit être pris en charge par un traitement long, différents protocoles d'antibioprophylaxie peuvent être proposés au long cours selon les recommandations nationales et internationales. Mais la lutte contre l'antibiorésistance amène à réfléchir à d'autres options. L'hippurate de méthénamine avait montré son intérêt dans une revue Cochrane de 2012 ayant inclus 13 études de qualité moyenne.
Une prise biquotidienne pendant 12 mois
Ici, l'étude Altar prévoyait l'inclusion de femmes ayant présenté au moins trois épisodes d'infection urinaire symptomatique dans les 12 mois précédents ou au moins deux épisodes dans les 6 mois. Au final, les participantes incluses avaient présenté en médiane six cystites dans les 12 mois précédents et 59 % d'entre elles étaient ménopausées ou en périménopause.
Au cours des 12 mois de l'essai, le groupe antibioprophylaxie (n = 120) prenait de la nitrofuradantine, du triméthoprime ou de la céfalexine en prise quotidienne, le second groupe, de l'hippurate de méthénamine (n = 120) deux fois par jour.
L'incidence sur la période d'essai était de 0,89 épisode par personne-année dans le groupe antibioprophylaxie et de 1,38 dans le groupe antiseptique, soit une différence absolue de 0,49 confirmant la non-infériorité (< 1, telle que prédéfinie). Les effets indésirables, la plupart étant légers, étaient rapportés par 24 % du groupe antibioprophylaxie et par 28 % du groupe antiseptique.
Les résultats étaient comparables après exclusion des jours avec antibiothérapie pour infection urinaire, ajoutant du poids aux résultats. Les auteurs rapportent toutefois que quatre patientes du groupe antiseptique ont été admises à l'hôpital pour infection urinaire et que six ont présenté une infection urinaire fébrile.
Pour les auteurs, ces résultats « sont en faveur d'un changement possible des pratiques des traitements préventifs des infections urinaires récurrentes et offrent aux patients et aux cliniciens une alternative crédible à l'antibiothérapie quotidienne ». Un avis que partagent des Australiens dans un éditorial, ajoutant que le choix du traitement doit être une décision partagée entre le patient et son médecin.
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