Invité d'honneur de la 33e Journée de l'Ordre, le Pr Jean-François Delfraissy a précisé dans quelles conditions la disponibilité prochaine du molnupiravir en pharmacie pourrait être optimisée.
Lors de son intervention à la Journée de l'Ordre des pharmaciens, le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique Covid-19, a largement salué l'engagement des officinaux dans la gestion de crise. Au-delà, il a dressé un état des lieux des réponses thérapeutiques mises en place dans l'Hexagone pour lutter contre la pandémie. « Dans cette course contre la montre entre vaccins et variants, la dose de rappel est désormais nécessaire. Car les vaccins protègent, certes, mais leur protection diminue chez les plus âgés et les plus jeunes, explique-t-il avant d'ajouter : Il ne s'agit pas d'un échec, mais d'une perte de protection. » L'injection d'une dose de rappel entraîne une réaction immunitaire 8 à 10 fois supérieure à celle engendrée par la deuxième injection, elle procure en même temps moins d'effets indésirables que la deuxième et apporte aussi une meilleure protection, précise le président du Conseil scientifique. « Même si la vaccination ne protège pas contre l'infection, les personnes vaccinées ont dix fois moins de risques de contracter une forme grave du Covid et de se retrouver en réanimation », insiste-t-il. S'adressant directement aux pharmaciens, Jean-François Delfraissy en appelle à leur rôle de relais d'information : « Vous allez être nos ambassadeurs pour expliquer cela aux Français. »
Et c'est encore aux pharmaciens que le président du Conseil scientifique accorde sa confiance pour accompagner l'arrivée prochaine des nouveaux antiviraux anti-Covid. Dans les semaines qui viennent, les premiers antiviraux oraux (molnupiravir) seront en effet disponibles dans les pharmacies. L'arrêté prévoyant les modalités de délivrance de ces produits est d'ailleurs paru ce jour au « Journal officiel ». « On sait déjà qu'ils sont capables de réduire de 75 à 80 % les formes graves du Covid. Mais à une condition : qu'ils soient administrés précocement, à savoir dans les 4 à 5 premiers jours de la maladie », précise Jean-François Delfraissy. Dans ce contexte, dit-il en substance, la rapidité d'administration est cruciale. Et la consultation médicale nécessaire à l'établissement d'une prescription préalable à la délivrance du traitement serait susceptible de faire perdre du temps. « Peut-être peut-on imaginer un circuit plus fluide avec une dispensation du médicament contrôlée qui serait validée en même temps par le médecin… », suggère-t-il, adressant du même coup une nouvelle preuve de confiance à la profession.
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