En 2022, on a recensé en France 378 cas importés de dengue et 66 cas autochtones, selon un bilan de Santé publique France.
En 2022, 378 cas importés de dengue, 23 de chikungunya et six de Zika ont été notifiés en France métropolitaine, selon un article du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France (SPF). L'année 2022 a également été marquée par un grand nombre de cas autochtones de dengue, c’est-à-dire de patients infectés qui n'ont pas voyagé dans des zones où le virus circule largement, mais qui ont été piqués par un moustique infecté au contact d'un voyageur contaminé. Ainsi, on compte neuf épisodes de transmission autochtone totalisant 66 cas : cinq en Occitanie (12 cas), trois en Provence-Alpes-Côte d’Azur (52 cas) et un en Corse (2 cas).
« La survenue de cas de dengue autochtone est dorénavant un phénomène attendu dans le sud de la France », conclut le BEH, tout en relevant que « la situation a été exceptionnelle en 2022 ». En effet, cette année-là, les transmissions autochtones ont été plus intenses, avec un nombre élevé d'épisodes (66 cas pour la seule année 2022, versus 48 cas sur toute la période 2010-2021). De nouvelles zones géographiques ont été concernées avec la survenue de six des neuf épisodes dans des départements où aucun cas autochtone n’avait été identifié auparavant, dans le sud-ouest de la France et en Corse.
Le moustique vecteur de ces maladies, Aedes albopictus, est implanté en France métropolitaine depuis 2004 et ne cesse d’accroître son aire de répartition. « Au 1er janvier 2022, il était actif dans 67 des 96 départements métropolitains », indique le BEH. C’est d’ailleurs pour limiter le risque de transmission des arbovirus qu’il peut propager (dengue, chikungunya et Zika), qu’une surveillance des cas est mise en place depuis 2006, rappelle l’étude de SPF. L'agence estime que « cette surveillance s’avère efficace » et que « les mesures de contrôle mises en place lors de l'identification de cas ont permis jusqu’à présent de contribuer à limiter la taille des transmissions autochtones ». Toutefois, « les épisodes de 2022 ont mis le dispositif en tension en Provence-Alpes-Côte d’Azur », alerte l'agence sanitaire, jugeant indispensable de maintenir, voire de renforcer, l’implication des différents acteurs.
Notamment, les professionnels de santé doivent « être mieux informés du risque de transmission autochtone de ces maladies » ; la population doit « être mieux sensibilisée à l’importance des gestes de prévention des piqûres de moustiques et de lutte contre les gîtes larvaires », et « consulter un professionnel de santé en cas de syndrome pseudo-grippal au retour de zones de transmission ».
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