C'était au temps du confinement. Mais tout le monde garde en mémoire ces impressionnantes images satellite d'une atmosphère terrestre éclaircie, débarrassée, au moins partiellement, de son habituel voile de pollution. Ce « nettoyage » du ciel a-t-il eu un impact sur notre qualité de vie et notre santé ? Personne n'en doute. Mais au-delà, on peut même imaginer que des morts prématurées ont été évitées. C'est l'hypothèse de travail des auteurs d'une originale étude parue le 22 septembre dans « The Lancet » qui tente de traduire l'impact de la réduction de la pollution atmosphérique liée au confinement en termes de « vies sauvées ». Partant du constat que les effets à long terme de la détérioration de la qualité de l'air sont traditionnellement associés à un risque accru de cancer du poumon, de maladies pulmonaires et cardiovasculaires, les chercheurs ont défini quatre scénarios de reprise économique après déconfinement et leurs impacts sanitaires.
« En supposant que toutes les activités ont repris immédiatement à partir du 1er avril en Chine et du 17 mai en Europe, nous avons estimé que 76 400 décès en Chine et 13 600 en Europe seraient évités grâce à la réduction des émissions pendant la période de confinement », expliquent-ils. Mais une reprise immédiate de toutes les activités est très peu probable, en particulier en Europe, modèrent-ils. À l'inverse, le scénario extrême d'un confinement toute l'année, permettrait de sauver jusqu'à 287 000 vies. Deux scénarios intermédiaires prévoyaient une reprise progressive des activités sur 3 mois et une deuxième épidémie de Covid-19 à l'automne, avec un reconfinement au cours de la deuxième partie de l'année. Moins de vies sauvées, mais tout de même plus de 160 000… « Ces résultats suggèrent que des améliorations considérables de la qualité de l'air sont réalisables en Chine et en Europe lorsque des politiques strictes de contrôle des émissions sont adoptées », concluent les auteurs. Une analyse plus fine montre cependant qu'Europe et Chine ne sont pas égales face à l'amélioration de la qualité de l'air et son impact sur le nombre de morts prématurées. En Europe, grâce au confinement (et à la météo !), le nombre de décès évités grâce au confinement est estimé à 2 190. Un chiffre qu'il convient d'opposer aux 154 041 morts par Covid-19 au 17 mai.
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