Mi-avril, Santé publique France alertait sur une recrudescence de la coqueluche en France : « Depuis le début de l’année 2024, une vingtaine de cas groupés (ou clusters) ont été rapportés à Santé publique France dans 8 régions hexagonales versus 2 cas groupés dans une seule et même région (Île-de-France) pour l’ensemble de l’année 2023 », pour un total de 70 cas signalés sur le premier trimestre 2024, précisait l’agence.
Dans les Hauts-de-France, la recrudescence est bien visible. Les urgences pédiatriques du CHU de Lille reçoivent un ou deux jeunes enfants par semaine, selon le Pr François Dubos, chef de service des urgences pédiatriques et de maladies infectieuses pédiatriques. « On a eu des formes graves, avec des admissions en réanimations, des soins très lourds et des durées de séjour importantes. Avec des risques vitaux pour plusieurs d’entre eux, dont un qui est décédé », affirmait-il dans « La Voix du Nord » le 14 mai, en appelant à la vaccination des personnes de l’entourage des nourrissons. Une tendance observée aussi par Santé publique France sur le taux de positivité des PCR coqueluche dans la région en février et mars 2024 et sur le nombre de passages aux urgences en avril, mais pas au niveau des données issues de SOS Médecins ni du nombre de cas groupés signalés.
Une vaccination recommandée depuis 2022
Pour rappel, la vaccination des femmes enceintes est recommandée depuis 2022 (vaccin tétravalent à doses réduites dTcaP) dès le second trimestre de grossesse, de préférence entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée, afin d'augmenter le transfert transplacentaire actif des anticorps maternels et d'assurer une protection optimale du nouveau-né et du jeune nourrisson jusqu'à l’obtention d’une protection vaccinale individuelle. Cette vaccination doit être effectuée à chaque grossesse. Une femme ayant été vaccinée contre la coqueluche avant sa grossesse doit également être vaccinée pendant la grossesse pour que les anticorps transférés par passage transplacentaire puissent protéger efficacement le nouveau-né. Un délai minimal de 1 mois devra être respecté par rapport à la dernière administration de vaccin diphtérie-tétanos-poliomyélite.
En l’absence de vaccination de la mère au cours de la grossesse, la vaccination de la mère en post-partum et des personnes susceptibles d’être en contact étroit avec le nourrisson durant ses 6 premiers mois de vie est elle aussi recommandée. Cette stratégie de cocooning concerne les personnes non antérieurement vaccinées contre la coqueluche et les personnes antérieurement vaccinées selon les recommandations du calendrier vaccinal.
Les pharmaciens formés peuvent prescrire les vaccins aux femmes enceintes et les administrer. L’assurance-maladie prend en charge le vaccin à̀ 65 % lorsque la vaccination est faite avant la fin du 5e mois de grossesse et à 100 % si elle est faite à partir du 6e mois.
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