La prise en charge post-hospitalisation évaluée « sans danger »

Au total, 73 patients (âgés en médiane de 62 ans et 64,4 % d’hommes), pris en charge en Île-de-France du 21 mars au 21 juin 2021, ont été inclus dans l’étude « CovidO2 ». Parmi eux, 67 % présentaient des facteurs de risque de Covid sévère : hypertension artérielle (35,6 %), diabète (15,1 %) et néoplasie active (11 %). Plus d’un quart (26 %) des patients avait nécessité une prise en charge en soins intensifs avec une durée médiane du séjour de 8,7 jours.

Ni décès, ni hospitalisation en urgence

Tous ont bénéficié d’un suivi à leur sortie d’hospitalisation d'une mesure de la saturation trois fois par jour et un contact quotidien ou biquotidien avec un médecin télésurveillant. La durée médiane d’oxygénothérapie à domicile était de 20 jours (de 16 à 31 jours). « Aucun décès ni hospitalisation en urgence n’a été à déplorer », est-il relevé. Cinq patients sont secondairement décédés sans lien avec le Covid.

Pendant le télésuivi, 738 alertes, suggérant une détérioration de l’état du patient, ont été générées pour 38 patients. « Les principales causes étaient des problèmes respiratoires : fréquence respiratoire élevée (73,7 %), dyspnée légère (52,8 %), faible saturation en oxygène inférieure à 94 % (28,6 %) », précisent les auteurs, soulignant, à 6 mois de l’inclusion, une qualité de vie satisfaisante (mesurée par le score EQ5D) et une absence de dyspnée (mesurée par le score MRC - Medical Council Research).

La sortie précoce des patients ayant eu un Covid sévère et nécessitant encore un traitement à faible teneur en oxygène semble être « sans danger », concluent les auteurs. « Au total, les 1 337 jours d'oxygénothérapie à domicile ont permis de sauver environ 70 lits d'hôpitaux pendant 20 jours », indiquent-ils. Sur les trois vagues, CovidO2 a pris en charge 381 patients, permettant d’éviter « 7 005 journées d’hospitalisation, représentant l’équivalent de l’activité d’un service de 30 lits pendant sept mois », ajoute l’AP-HP dans un communiqué saluant la mobilisation d’une équipe d’une trentaine de médecins retraités bénévoles emmenée par le Pr Jean-Yves Artigou, qui a rendu possible ce télésuivi.