L'hypothèse de l'accident de laboratoire comme source de la pandémie a gagné ces derniers jours en crédibilité suite à la publication dans la revue « Science » d'une lettre signée par une vingtaine de scientifiques.
Révélée par Le Monde, la nouvelle d'un regain d'intérêt pour la thèse de l'accident de laboratoire refait surface à l'occasion de deux faits nouveaux. D'une part, la publication jeudi 13 mai dans la revue Science d'une correspondance signée par une vingtaine de scientifiques qui appellent à examiner cette possibilité au même titre que celle du « débordement zoonotique » naturel pour expliquer l'origine de la pandémie à SARS-Cov2. Mais aussi et surtout, la divulgation par un informateur anonyme de trois travaux universitaires menés ces dernières années à l'Institut de virologie de Wuhan (WIV). Selon Le Monde, ces travaux, soutenus en 2014, 2017 et 2019 et qui n'avaient jamais été rendus publics, remettent en cause certaines données jusque-là acquises par la communauté scientifique internationale. Notamment « sur le nombre et la nature des coronavirus conservés par le WIV, sur les expériences conduites sur ces virus et même sur l'intégrité des séquences génétiques virales publiées ces derniers mois par l'Institut de recherche de Wuhan ».
L’un de ces travaux porte sur le virus baptisé RaTG13, le coronavirus le plus proche du SARS-CoV-2 connu à ce jour. La séquence génétique de cette souche a été publiée en 2020 par les chercheurs du WIV. Une scientifique italienne relève toutefois qu'une partie du génome de ce virus a déjà fait l'objet d'un séquençage à Wuhan en 2016 sous un autre nom : Ra4991. « Il s'agit du même virus simplement rebaptisé RaTG13 en 2020 », affirme en réponse la virologue Shi Zhengli, patronne du laboratoire de haute sécurité du WIV. RaTG13 et Ra 4991 seraient donc un seul et même virus ? L’analyse de la thèse de 2019 contredit cette affirmation et suggère que des différences majeures sont localisées sur la partie du génome correspondant au spicule (ou « Spike »), la protéine qui permet au virus de pénétrer dans les cellules de son hôte. Au moins 10 à 15 mutations auraient eu lieu entre la souche Ra4991 et RaTG13, sur un domaine jouant un rôle clé pour l’infectivité du virus, estiment ainsi les spécialistes.
Et ce n'est là qu'un des nombreux exemples d'inexactitudes, d'imprécisions et d'omissions qui laissent planer le doute sur l'activité réelle de l'Institut, et sur le nombre de souches de coronavirus encore présentes au sein du WIV.
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