Contrairement aux variants Alpha et Delta, qui avaient fini par fléchir, Omicron et ses sous-variants ont dominé les contaminations au cours de l'année 2022, à tel point qu'ils représentent désormais la grande majorité des infections du monde entier. BA.4 et BA.5, qui sont plus aisément transmissibles et échappent plus facilement au système immunitaire, sont désormais à l'origine de plus de 52 % des cas aux États-Unis, selon des données officielles. En France, le sous-lignage BA.5 représente 59 % des séquences interprétables au 13 juin, remplaçant le variant BA.2 qui n'en représente plus que 21 %, selon Santé publique France.
Cette tendance rend plus probable le fait que le virus du Covid-19 évolue à l'avenir au sein de la branche Omicron. Et que se fasse jour un besoin d'injections annuelles contre le Covid, à l'instar de la grippe.
Trois mois de fabrication
« Nous avons informé les fabricants cherchant à mettre à jour leurs vaccins contre le Covid-19 qu'ils devraient développer des vaccins modifiés qui comportent une protéine Spike d'Omicron BA.4/5 à l'actuelle composition du vaccin afin de créer un rappel de vaccin à deux composants (bivalent) », a déclaré la FDA dans un communiqué. Ces vaccins devront également cibler la souche initiale du Covid-19, issue de Wuhan afin d'élargir la réponse immunitaire.
Pfizer et Moderna, qui produisent des vaccins à ARN messager contre le Covid, ont développé et testé des vaccins contre BA.1, la première souche d'Omicron. Devant le comité, des représentants des deux entreprises ont indiqué qu'il leur faudrait environ trois mois pour produire à grande échelle des vaccins contre BA.4 et BA.5.
La France mise aussi sur les vaccins bivalents
Moderna a annoncé par communiqué que le rappel bivalent ARNm-1273.214 démontre une forte réponse en anticorps neutralisants contre les sous-lignages d'Omicron BA.4 et BA.5 dans une étude de phase 2/3.
Pfizer a publié des résultats préliminaires montrant que son vaccin contre BA.4 et BA.5 provoquait une forte production d'anticorps chez des souris, mais n'a pas encore entrepris d'essais cliniques chez les humains.
Novavax, qui fabrique un vaccin « sous-unitaire » (qui contient une composante du virus mais non le virus entier), a indiqué, de son côté, qu'il pourrait en proposer un contre BA.4 et BA.5 d'ici à la fin de l'année.
En France, les autorités misent aussi sur les vaccins bivalents. « Les vaccins en développement qui ciblent le seul variant Omicron ne seront pas la meilleure stratégie. J'espère que nous disposerons de vaccins bivalents à l'automne » a déjà déclaré le pr Alain Fischer (lire aussi page 18).
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