Le bilan de la pandémie de Covid-19 qui sévit actuellement est déjà très lourd, avec plus d’un million de morts dans le monde. Et ce décompte, qui n'inclut que les décès officiellement comptabilisés, n'est que provisoire. Des projections présentées par la fondation Bill et Melinda Gates prévoient 3 fois plus de décès d’ici au 1er janvier 2021. De son côté, l’OMS estime très probable de voir doubler ce nombre de morts.
Sans établir de bilan définitif, on peut toutefois comparer la mortalité due au SARS-CoV-2 à celles d’autres virus, actuels ou passés.
Grippe
Notamment, le coronavirus tue-t-il plus que la grippe saisonnière ? Ce n’est pas si sûr, sachant que les ravages de cette dernière sont loin d’être négligeables et surtout ils sont récurrents. Au niveau mondial, « ces épidémies annuelles sont responsables d'environ 290 000 à 650 000 décès chaque année », indique l’OMS. En France, pour la saison 2018-2019, elle a fait 8 100 morts.
Outre les épidémies de grippe saisonnière, plusieurs grandes épidémies de grippe dues à de nouveaux virus (grippes non saisonnières) ont frappé la planète. Dernière en date, en 2009, l’épidémie de grippe A (H1N1), ou grippe porcine, a ainsi fait officiellement 18 500 morts. Mais ce bilan a ensuite été revu à la hausse par la revue « The Lancet », avec une évaluation entre 151 700 et 575 400 morts. Ce qui reste moins élevé que le bilan provisoire du Covid.
Avant H1N1, d’autres épidémies de grippe non saisonnière sont survenues, mais sont restées dans les oubliettes de l’histoire : celle de 1957-1958 (dite grippe asiatique) et celle de 1968-1970 (dite grippe de Hong Kong), qui ont fait chacune environ un million de morts, d'après des comptages réalisés a posteriori.
Bien auparavant, on retiendra surtout la grande grippe de 1918-1919 (dite grippe espagnole) qui avait fait des dégâts effrayants : en trois vagues, elle a tué au total 50 millions de personnes.
Coronaviroses
Après la grippe, c’est à la mortalité due à d’autres coronavirus que l’on peut comparer celle du SARS-CoV-2 : au SRAS et au MERS. Mais dans les deux cas, on est bien loin du million de morts.
En 2003, le SRAS a entraîné plus de 8 000 cas et causé près de 800 morts au niveau mondial. Depuis mai 2004, l’épidémie est considérée comme éteinte. Quant au MERS, il est dû à un coronavirus détecté en 2012 dans plusieurs pays du Moyen-Orient. Au 31 janvier 2020, on recense 2 519 cas dans le monde (avec 2 cas en France), dont 866 décès, selon l’OMS. Aujourd’hui, le virus circule encore (transmis par le dromadaire), mais à bas bruit et sa contagiosité est faible.
Virus tropicaux
Viennent ensuite les virus tropicaux, comme Ebola, ou la dengue. Mais le bilan en termes de décès est nettement moins lourd que celui du coronavirus. Si on additionne toutes les épidémies d'Ebola depuis plus de quarante ans, ce virus a fait au total environ 15 000 morts, exclusivement en Afrique. Quant à la dengue, l’infection progresse depuis 20 ans, mais n'entraîne « que » quelques milliers de morts par an (4 032 en 2015).
Redoutable VIH
Autre virus tueur, le VIH-sida, qui a entraîné la mort de près de 33 millions de personnes depuis son apparition. Grâce à la généralisation des thérapies antirétrovirales, le bilan annuel des personnes décédées des suites du sida baisse régulièrement depuis le pic de 2004 (1,7 million de morts). En 2019, le bilan a été de 690 000 morts selon l’Onusida.
Enfin, les virus des hépatites B et C affichent un très lourd bilan, tuant annuellement environ 1,3 million personnes, le plus souvent dans les pays pauvres, par cirrhose ou cancer du foie (900 000 morts pour l'hépatite B et 400 000 pour l'hépatite C).
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