Pour la première fois, un médicament autorisé en accès précoce arrive sur le marché de ville. Avant de pouvoir délivrer du molnupiravir (Lagevrio) aux patients qui arriveront au comptoir muni d'une ordonnance à cet effet, le pharmacien devra d'abord s'inscrire sur une première plateforme, fournie par le laboratoire, avec son numéro RPPS et ses coordonnées. Il obtiendra ainsi un login et un mot de passe.
Il n'est pas forcément nécessaire de réaliser cette inscription trop en amont. Comme le souligne Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « seulement 50 000 patients au maximum pourront bénéficier d'un traitement par molnupiravir, donc tous les pharmaciens ne seront pas amenés à en délivrer aux patients ». Pour les officinaux qui seront concernés, une fois inscrit sur cette première plateforme, il faudra attendre ensuite de récupérer le numéro du patient, mentionné sur l'ordonnance, pour pouvoir passer commande. Le médecin aura en effet indiqué sur la prescription un numéro individuel à 6 chiffres. Une fois le patient face à lui, le pharmacien devra lui poser quelques questions de base : « Avez-vous des symptômes depuis moins de 5 jours ? » (le molnupiravir n'étant pas indiqué pour les personnes dont les symptômes sont apparus au-delà de ce délai) ; puis : « avez-vous fait un test antigénique, si oui quel était le résultat ? ». Enfin il s'agira de s'assurer, si c'est une patiente, que cette dernière n'est pas enceinte ; le molnupiravir étant considéré comme potentiellement tératogène.
Commandes uniquement par mail ou par téléphone
Une fois cette procédure effectuée, le pharmacien pourra passer commande, par téléphone ou par mail uniquement, en confirmant le numéro d'identification du patient. « Si la commande est effectuée du lundi au vendredi, entre 9 heures et 20 heures, le médicament sera livré le lendemain par le prestataire. Si la commande est passée le samedi, le pharmacien sera livré le lundi », détaille Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO).
Pour chaque patient, le traitement sera composé d'une boîte de 40 gélules. Le système mis en place pour commander le molnupiravir ne pose pas de problèmes majeurs aux présidents des deux syndicats. Néanmoins, pour Pierre-Olivier Variot, si d'autres antiviraux venaient à être mis à la disposition des pharmaciens, « une plateforme uniformisée permettant de commander toutes les spécialités disponibles serait bienvenue. S'il y a une plateforme par médicament, cela nous conduirait à faire beaucoup trop d'allers-retours entre chacune d'entre elles », estime-t-il.
Quant à la rémunération, proposée en premier lieu à 6,60 euros par l'assurance-maladie, elle a été jugée insuffisante par les syndicats. À l'heure où nous bouclons ces lignes, il est pratiquement acquis qu'elle devrait bel et bien se situer autour des 12 euros, comme les organisations représentatives de la profession l'avaient demandé.
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Christelle Degrelle