La lutte contre l’antibiorésistance a beau être un sujet grave. Il n'empêche pas le jeu. C'est ce que prouve avec intelligence l'initiative menée par Mathilde Lescat, maîtresse de conférences de l’université Sorbonne Paris Nord. Parce que pour mieux combattre l'ennemi, il faut le connaître, l'universitaire a eu l'idée de créer BacteriaGame. Avec la collaboration de Nicolas Pineros du laboratoire LudoMaker de l’université Sorbonne Paris Nord et de la jeune dessinatrice Katie Tenaillon, elle a élaboré ce jeu pédagogique qui vise à lutter contre la méconnaissance et donc contre le développement inquiétant de l’antibiorésistance. « En effet, parmi les différents moyens de lutte contre l’émergence de l’antibiorésistance, une amélioration de la formation des professionnels de santé pourrait être une piste. Or, nous constations que la bactériologie médicale est une discipline difficile à appréhender par les étudiants médicaux. J’ai donc eu l’idée d’utiliser le jeu afin de faire évoluer mes pratiques pédagogiques. Grâce au contexte de collaboration interdisciplinaire qu’offre l’université Sorbonne Paris Nord, l’aventure a pu commencer. Par ailleurs, étant aussi microbiologiste médicale à l’hôpital Avicenne, j’ai pu le tester avec mes collègues et étudiants hospitaliers », explique-t-elle.
Règles du jeu ? Elles visent essentiellement à décrire les principales caractéristiques bactériologiques des bactéries (aspect au Gram, famille, résistances principales aux ATB), identifier les sites environnementaux/commensaux dans lesquels elles évoluent, faire le lien avec les pathologies qu'elles provoquent et comprendre les traitements antibiotiques à mettre en place pour les infections graves ou fréquentes dues à ces germes.
1 000 jeux, financés par la Direction générale de la santé, sont actuellement distribués par la Société française de microbiologie (SFM) dans toutes les facultés de médecine et pharmacie de France. Dans un second temps, l'adaptation de BacteriaGame en une application numérique portera sur les phénomènes microbiens associés à des pathologies afin de sensibiliser, de façon ludique, la jeune génération aux enjeux de santé publique.
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