La vaccination contre le virus du papillomavirus humain (HPV) pour les garçons est actuellement en débat. Le Haut Conseil à la santé publique a récemment rendu un avis favorable à cette vaccination.
« En Australie, une étude a montré que la vaccination des filles protège aussi les garçons », indique le Pr Daniel Floret, vice-président de la Commission technique des vaccinations au sein de la Haute Autorité de santé. « Malheureusement, la couverture vaccinale en France est faible et la vaccination des garçons est moins coût-efficace lorsque la couverture vaccinale des filles est basse », souligne-t-il.
Chez les hommes, la vaccination n’est recommandée actuellement que pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). « Mais limiter la vaccination à cette population est discriminant et provoque une rupture de la confidentialité », pointe le Pr Floret. Pourtant, le HPV provoque des cas de cancer anal, même s’ils restent rares chez les hommes, et de condylomes, qui peuvent être invalidants et touchent 100 000 personnes par an. Les hommes représentent 25 % des cancers dus au HPV.
Vaccination de 1 à 14 ans pour les garçons
Or, jusqu’en 2016, le Haut Conseil à la santé publique ne recommandait pas la vaccination contre le papillomavirus chez les garçons. Récemment, il a rendu un avis provisoire mais public recommandant l’élargissement de la vaccination à tous les garçons de 1 à 14 ans révolus avec rattrapage. « Il est très probable que cet avis devienne officiel », prévoit le Pr Floret.
Selon lui, la priorité reste cependant de vacciner les filles. « Cela permettrait d’éviter 2 347 lésions précancéreuses par an et 139 décès par cancer de l’utérus chez les filles. Si on veut vacciner les filles il va falloir mettre en place un programme de vaccination, notamment à l’école », estime-t-il.
« Beaucoup de gens ne connaissent pas bien la vaccination », remarque le Dr Benoît Soubeyran, de Blossom Vaccinology. Or « la perception de la tolérance et de l’efficacité de la vaccination conditionne la réussite des programmes. Et grâce au regain de confiance, on peut espérer l’éradication de la maladie », note-t-il. Pour lui, « l’hésitation vaccinale repose sur un processus de décision basé sur des perceptions de risque. Les gynécologues ne connaissaient pas bien le HPV », souligne-t-il à titre d’exemple.
Atelier pédagogique sur le HPV
De plus, les vaccins sont généralement très efficaces, mais certains peuvent l’être moins. Il existe en outre des échecs à la vaccination, dus par exemple à un antigène de mauvaise qualité, à des facteurs de délivrance ou de manipulation défectueux (rupture de la chaîne du froid, etc.), à des facteurs environnementaux comme des mutations de pathogène (grippe) ou à des patients non répondeurs.
Pour former et sensibiliser les soignants au HPV et à la vaccination, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a mis au point un atelier pédagogique et interactif sur ce virus. Il est ouvert à tous les soignants, y compris les pharmaciens.
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