Une nouvelle fois, les traitements à base d’isotrétinoïne font l’objet d’une alerte de l’ANSM en raison des risques tératogènes fréquents et des troubles psychiatriques qui peuvent y être associés.
Les mises en garde répétées chez les femmes en âge de procréer n’auront pas suffi à améliorer le bon usage des médicaments composés d’isotrétinoïne. 175 grossesses sont chaque année à déplorer chez des patientes sous ce traitement pour une acné sévère et persistante, alerte l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Elle rappelle que la grossesse est une contre-indication absolue à l’utilisation de ces médicaments « en raison du risque très élevé de malformations graves (plus de 30 %) chez les fœtus exposés telles que des anomalies du cerveau, du visage ou du cœur ».
Or « le nombre de grossesses exposées à l’isotrétinoïne n’a pas diminué depuis 2010 », souligne l’agence, qui a déjà émis plusieurs recommandations dans le passé. Elle réitère aujourd'hui ses mises en garde : « les médicaments à base d’isotrétinoïne ne doivent être prescrits qu’en dernière intention pour le traitement d’acnés sévères, uniquement en cas d’échec des traitements classiques (antibiothérapie et traitements locaux). Une cure de traitement dure habituellement de 4 à 6 mois. » Il est donc impératif, rappelle une nouvelle fois l’ANSM, de débuter une contraception un mois avant de commencer le traitement. « Il est indispensable de la poursuivre encore un mois après l’arrêt du traitement (en raison de la persistance d’isotrétinoïne dans le sang). Un test de grossesse doit être réalisé avant de commencer le traitement, ainsi que tous les mois lors du renouvellement de la prescription et de la délivrance du traitement et le mois suivant l’arrêt du traitement », précise-t-elle. En cas de grossesse survenant pendant un traitement par isotrétinoïne, celui-ci doit être immédiatement arrêté. Un médecin doit être également consulté.
Parallèlement, des troubles psychiatriques (anxiété ou changements de l’humeur, dépression, ou aggravation d’une dépression incluant des tentatives de suicide), dont avait déjà fait mention l’ANSM, continuent d’être rapportés. L’ANSM, qui réunira début 2021 des représentants des professionnels de santé et des patients afin de renforcer la réduction des risques liés à la prise de ces médicaments, recommande pour l’heure de respecter les restrictions des conditions de prescription et de délivrance, en place depuis plusieurs années en France. Le guide à destination des pharmaciens est téléchargeable ici.
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