Il était temps de revoir les repères alimentaires pour les femmes enceintes, selon le Haut Conseil de la santé publique.
En effet, l'instance constate que « coexistent des informations multiples, et parfois contradictoires dans ce domaine ». Cela crée « une cacophonie informationnelle en cette période de grossesse, compliquant l’adoption de pratiques alimentaires favorables à la santé ». Ce qui tombe mal, car l’alimentation et les contraintes par rapport à l’alimentation (contrôle du poids, risques infectieux liés à la consommation de certains aliments, etc.) peuvent déjà être source de confusion pour les femmes enceintes. « Une réflexion stratégique générale doit donc être conduite pour que des messages nutritionnels clairs, appropriés et harmonisés puissent être largement diffusés et rendus acceptables durant cette période de la vie des femmes », poursuit le HCSP, mettant en avant les sites internet « 1 000-premiers-jours » et « mangerbouger » de Santé publique France qui doivent être les références pour ces messages. Bien entendu, les soignants sont eux aussi l'une des premières sources d’information sur la nutrition et grossesse. C'est également à l'école, lors du cycle secondaire, que seront apportés des éléments de prévention concernant la nutrition et la vie reproductive. À cet âge, les messages sont alors portés par les enseignants, les parents, le personnel de santé scolaire. Mais aussi, il faut veiller à ce qu'ils soient véhiculés par les étudiants en santé assurant le service sanitaire, service qui depuis 2018, est dans le cursus de formation de tous les étudiants en santé.
Des fruits, des légumes, des céréales…
En pratique, les enjeux nutritionnels publiés par le HCSP sont très similaires à ceux de la population générale adulte. L’instance recommande ainsi durant la grossesse : Au moins 5 portions de 80 g à 100 g de fruits et légumes par jour et il est recommandé d’augmenter sa consommation quel que soit le niveau de consommation initial ; une petite poignée par jour de fruits à coque ; des légumineuses au moins 2 fois par semaine ; des céréales complètes tous les jours ; 2 produits laitiers par jour ; en viande, de privilégier la volaille et limiter à 500 g de viande rouge par semaine ; 2 fois par semaine du poisson (ou fruits de mer), dont 1 poisson gras ; de limiter la charcuterie, les matières grasses, les produits sucrés et le sel ; la seule boisson recommandée est l'eau.
Bref, Il s’agit d’avoir une alimentation équilibrée dès avant la grossesse pour prévenir un certain nombre de pathologies fœtales et maternelles, dont certaines peuvent se développer en début de grossesse, et avant même la connaissance de la grossesse.
Certaines recommandations nutritionnelles sont toutefois plus spécifiques à la grossesse. L’information sur la prise de folates - à débuter avant la conception - qui devrait être diffusée largement auprès des jeunes filles. De même, l’information sur le rôle tératogène de la consommation d’alcool et de la contamination par certains agents microbiens durant la grossesse devrait être délivrée auprès de toute femme en âge de procréer. « Cependant, un équilibre est à trouver entre la délivrance de l’information sur les risques microbiens et toxicologiques et le risque d’augmenter l’anxiété de la femme enceinte dans une période sensible », analyse le HCSP.
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