N’en déplaise à l’air du temps, l’ubérisation n’est pas à l’ordre du jour pour la pharmacie. En témoignent les résultats d’un sondage Ifop réalisé pour Giropharm (voir encadré). Loin de privilégier les nouvelles technologies, les patients réclament des services de proximité auprès de leur pharmacien qu'ils identifient comme un professionnel légitime à leur proposer un suivi de leur santé à l’officine.
Fort de cet enseignement, le groupement a élaboré plusieurs nouveaux services hormis la vaccination dont ne pourront bénéficier - expérimentation oblige - que 70 de ses 670 adhérents. Dès la fin de l’année, des « Oncobox » seront proposées aux patients atteints d’un cancer pour mieux les accompagner lors de leur traitement. « L’idéal serait de la leur offrir lors du renouvellement de leur ordonnance lorsque des interrogations émergeront sur leur traitement », précise Franck Vanneste, pharmacien et président du groupement.
L’« Oncobox » qui contiendra les coordonnées des personnels soignants proches de l’officine, spécialisés en oncologie, les adresses des associations, mais aussi des échantillons, doit aider le patient à mieux appréhender sa pathologie, son traitement et ses effets secondaires. Ce coffret fera également office de support pour engager un échange avec le patient et lui proposer des entretiens pharmaceutiques.
Prises de rendez-vous en ligne
Ce nouveau service, qui ancre le pharmacien dans son rôle de professionnel de santé, suppose cependant un préalable : une formation spécifique est nécessaire à cette nouvelle prise en charge, souligne le groupement. Des tutoriels, notamment les « oncoliens » de la Société française de pharmacie oncologique (SFPO) seront ainsi proposés aux adhérents et à leurs équipes. « Ces outils leur permettront d’être plus à l’aise avec ce type de délivrance. Cette meilleure connaissance des traitements et de leurs éventuels effets indésirables n’exempte cependant pas le pharmacien d’une formation « comportementale » pour mener à bien ces entretiens protocolisés », expose Franck Vanneste.
Selon le même principe de l’accompagnement du patient dans une phase spécifique de sa vie, des « entretiens femmes » seront proposés, dès janvier 2018, aussi bien aux patientes enceintes qu’à celles en désir d’enfants et traitées pour infertilité. Dans ce dernier cas, des formations seront également nécessaires car la majorité des pharmaciens estime ne pas disposer des connaissances suffisantes sur les protocoles et sur les effets indésirables de ces traitements.
« En tout état de cause, ces entretiens doivent être considérés comme des investissements. Car c’est sur ces temps fidélisant que le pharmacien se différencie », précise Franck Vanneste. Il se félicite du reste que son groupement ait anticipé sur le contenu de la future convention pharmaceutique.
Enfin, quatrième et cinquième innovations prévues par Giropharm : dans un an, les patients pourront prendre rendez-vous en ligne avec leur pharmacien pour bénéficier de l’un de ces entretiens pharmaceutiques. De même, dans le cadre d’une amélioration de l’observance de leur traitement, ils seront avertis par SMS du rappel de prise de leur médicament, voire du renouvellement de leur ordonnance.
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