Ni fantasme de couple à trois, ni délire de médecin fou, cette nouvelle technologie innovante de fécondation in vitro (FIV) qui s’appuie sur l’utilisation de trois ADN distincts tient plutôt du traitement préventif. Elle vise à prévenir la transmission, par une mère, de gènes défectueux à son enfant par le biais des mitochondries. Mais tout cela mérite quelque explication… Il faut d'abord savoir que les maladies mitochondriales constituent un éventail de pathologies génétiques, parfois mortelles. Pour les femmes concernées, la conception naturelle est alors un pari risqué. Certains bébés peuvent naître en bonne santé, d’autres développeront des maladies graves, progressives et souvent mortelles. Et c'est parce qu'il n’existe aujourd'hui aucune thérapie capable de guérir ces maladies que le don mitochondrial est envisagé. En pratique, la procédure implique l’utilisation d’ovules provenant à la fois d’une donneuse en bonne santé et d’une femme atteinte d’une maladie mitochondriale. Le sperme du père est utilisé pour féconder les ovules de la mère et de la donneuse. Le matériel génétique nucléaire de l’ovule de la donneuse est ensuite retiré et remplacé par celui de l’ovule fécondé du couple. Cela signifie que tout futur enfant hérite de l’ADN nucléaire de ses deux parents (et est donc génétiquement lié à la mère et au père) tout en présentant un risque nettement réduit de maladie mitochondriale grâce à l’ADN mitochondrial sain de l’ovule donneur. Ce dernier est ensuite implanté dans l’utérus. C’est cette combinaison d’ADN de trois individus qui a conduit à l’expression « bébé de trois personnes », fréquemment employée pour décrire cette technique. Le premier nourrisson - né en bonne santé - issu de cette technique est venu au monde au Royaume-Uni suite à l’autorisation accordée en 2017 aux chercheurs du Newcastle Fertility Center de tester cette procédure sujette à controverse. Le nouveau-né est donc bien issu d’un père et de deux mères génétiques. Personne ne pourra dire de lui qu'il a tout de sa mère… mais en l'occurrence, c'est bien cela qui le sauve.
Trois ADN et un couffin
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Publié le 25/05/2023
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Didier Doukhan
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Source : Le Quotidien du Pharmacien
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