Avoir les gènes de Beethoven ferait-il de vous un grand musicien ? Cette question, qui oppose depuis si longtemps nature et culture, innée et acquis, des chercheurs se la sont une nouvelle fois posée.
Une récente étude avait déjà permis, en utilisant des mèches de cheveux de Ludwig van Beethoven, le séquençage de son génome et l’exploration des prédispositions génétiques à certaines des pathologies connues du célèbre compositeur ; donnant ainsi, par exemple, à sa cirrhose une logique très chromosomique… « Étant donné que ce sont sans doute les compétences de Beethoven en tant que musicien et compositeur qui ont fait de lui une figure emblématique de la culture occidentale, nous élargissons ici l'approche et l'appliquons à la musicalité », expliquent en préambule, les auteurs d’une nouvelle étude dont les résultats sont publiés dans Current Biology. Wesseldijk et coll. ont donc à nouveau analysé l’ADN du musicien, mais cette fois-ci dans le but d’identifier sa prédisposition génétique au talent musical, en particulier en recherchant les gènes impliqués dans la synchronisation des battements, une caractéristique identifiée comme étant liée à la capacité musicale. Reconnaître et reproduire un rythme dans le bon tempo serait l’une des aptitudes propres aux « musiciens nés ». L’outil-clé de leur analyse a été l’étude des indices polygéniques (ou PGI). Et, fausse note, l’analyse des scores polygéniques de Beethoven, l'un des musiciens les plus célèbres de l'histoire, montre que ceux-ci se classent entre le 9e et le 11e centile sur la base d'échantillons modernes. Autrement dit, le musicien contredit l’hypothèse génétique à sa prédisposition artistique. De quoi conclure, estiment les auteurs, qu’ « il est essentiel de garder à l’esprit que les traits humains, y compris les compétences musicales, ne sont pas déterminés uniquement par les gènes ou l’environnement, mais plutôt façonnés par leurs interactions complexes, et que les influences génétiques, telles que celles captées par les PGI, sont plutôt probabilistes ». Bref, le débat entre nature et culture n’est pas près d’être clos…
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