Dans une tribune parue dans « Le Figaro », le Pr François Chast, pharmacologue, et le Pr Marc Gentilini, infectiologue, dénoncent les agissements d’une ONG qui prétend combattre avec l’homéopathie les maladies graves dans les pays en voie de développement.
« Victimes sans défense des médicaments falsifiés et des campagnes irresponsables vantant des tisanes d’Artemisia contre le paludisme, les populations africaines doivent-elles aussi subir l’imposture des granules ? » Le Pr François Chast, pharmacologue, président honoraire de l’Académie de pharmacie, et le Pr Marc Gentilini, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales et président honoraire de l’Académie de médecine, n’ont pas de mots assez durs pour condamner, dans une tribune du quotidien « Le Figaro », l’ONG Homéopathes sans frontières.
Ils l’accusent d’endoctriner des médecins et de vouloir les former à prescrire largement dans les pays en voie de développement « ces granules censés sauver de toutes les maladies infectieuses épidémiques, même les plus graves, partout où la médecine scientifique aurait échoué… ». Les deux scientifiques condamnent l'ONG qui, « dans une Afrique frappée par de graves épidémies de sida, de choléra et de diarrhées infantiles, a l'indécence de présenter l’homéopathie comme une médecine douce qui se limiterait, comme chez nous, à traiter les maux bénins ».
Non, dénoncent les Pr Chast et Gentili, les « Homéopathes sans frontières » ne sont pas « des chevaliers de l’accès à la santé pour tous, même si le faible coût de leurs prescriptions est l’argument principal de l’appui de leur pratique, faute de pouvoir effectivement en justifier la moindre efficacité ». Démontant fermement ces allégations qui voudraient imposer à l’Afrique une médecine de seconde classe, les deux académiciens sont implacables : « L’homéopathie n’est pas une médecine humanitaire au service des plus pauvres et des plus fragiles ! »
Interpellant par ailleurs sur les desseins économiques et financiers de cette action supposée humanitaire, ils interrogent « de quel droit cette ONG investit-elle le continent africain de dispensaires et de médecins « ad hoc » pour diffuser un discours frelaté à défaut de vrais soins ? »
Notons que ce n’est pas la première tentative des homéopathes d'essaimer leur doctrine dans les pays pauvres. En mars dernier, des médecins canadiens s’étaient insurgés contre l’envoi d’homéopathes au Honduras avec le soutien financier du ministère canadien des Affaires mondiales.
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