Selon une enquête de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), plus de 50 % des étudiants en pharmacie se déclarent « stressés » et ont déjà envisagé d'interrompre leur formation.
Plus de 2 200 étudiants en pharmacie ont participé à l'enquête « Bien-être » menée par l'ANEPF en octobre 2019. Quand on les interroge sur leur état psychologique actuel, 56 % évoquent les mots « stress », « burn-out », « angoisse » ou encore « épuisement ». Près de 78 % d'entre eux se trouveraient dans un état dépressif (modéré ou sévère dans plus de 28 % des cas) selon des résultats déterminés grâce à la réalisation du questionnaire scientifique PHQ-9 et les critères diagnostiques du DSM-V. Parmi les principales raisons qui expliquent ce mal-être, les « conditions d'étude » sont le plus souvent citées devant « les maquettes de formation », « les problèmes administratifs » et les « conditions de stage ». Près d'un étudiant en pharmacie sur cinq a déjà consulté un professionnel pour bénéficier d'un soutien, mais c'est rarement vers l'université que les jeunes se tournent lorsqu'ils font face à des difficultés. Des chiffres qui « montrent la méconnaissance des étudiants quant aux services de santé proposés par les universités », selon l'ANEPF.
Autre enseignement à tirer de cette étude, plus de 58 % des étudiants ont déjà pensé à « interrompre leur formation », même si une écrasante majorité des sondés se dit dans le même temps « globalement satisfaite de son choix d'études ». Néanmoins, le métier de pharmacien est encore trop méconnu aujourd'hui, ce qui entraîne « un doute persistant chez l'étudiant dans l'affirmation et l'épanouissement au sein de ses études », constate l'ANEPF qui appelle en conséquence à « promouvoir et à valoriser la filière pharmacie ».
Par ailleurs, plus de six étudiants sur dix estiment « insuffisant » leur temps de sommeil, 15 % se déclarent dépendants à une substance (alcool, tabac, drogues…) et près de 20 % ont déjà eu recours, durant leur cursus, à des anxiolytiques ou à des antidépresseurs. Pour améliorer la situation, l'ANEPF milite pour le développement du centre national d'appui, lancé l'été dernier par le ministère de l'Enseignement supérieur. Alors que la réforme de la PACES devrait permettre certains progrès, l'association souhaite également une formation repensée pour « retirer aux étudiants des charges mentales inutiles » et un renforcement du rôle des encadrants sur l'accompagnement et le soutien.
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